Thèse soutenue

Délibération parlementaire et phénomène majoritaire sous la Troisième République : l'exemple d'Aristide Briand, député de la Loire (1902-1919)

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Auteur / Autrice : Christophe Bellon
Direction : Serge Berstein
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Cette thèse a pour but l’étude du processus de décision politique en régime parlementaire, à partir de la délibération et du phénomène majoritaire. L’intérêt est porté au parcours d’Aristide Briand, et à la période ligérienne (1902-1919) de sa carrière parlementaire. Premièrement, son apprentissage parlementaire est décrypté, à l’aune de la question laïque. Rapporteur de la commission de séparation des Eglises et de l’Etat, il parvient à convaincre ses collègues de la nécessité d’une réforme libérale qui est adoptée le 9 décembre 1905. Deuxièmement, Briand, ministre des Cultes dès 1906, acquiert une formation gouvernementale, en appliquant la Séparation. Fort de cette légitimité, il accède à la présidence du Conseil, à l’été 1909. Il élabore alors le programme politique de la République apaisée qu’il appelle de ses vœux. Troisièmement, le réformisme briandiste trouve sa traduction, entre 1910 et 1914, dans un centrisme politique. Architecte des « majorités de gouvernement », via la « majorité dans la majorité », Briand échoue cependant, avec la Fédération des Gauches, à donner au consensus politique un caractère partidaire. Enfin, au cours de la Grande Guerre, attentif à la nécessaire réforme gouvernementale, Briand facilite le contrôle parlementaire aux armées, montre sa disponibilité à la tenue des comités secrets, et veille au strict respect de l’Union sacrée, jusqu’en mars 1917. L’épilogue analyse un après-Briand marqué par une réelle continuité, remise en cause par la rupture de l’Union sacrée et, en partie, par l’expérience Clemenceau. En 1919, Briand est élu en Loire-Inférieure, fidèle au consensus politique qu’il attend d'incarner à nouveau.