Thèse de doctorat en Sciences de l'éducation et sciences de l'information et de la communication
Sous la direction de Joëlle Le Marec et de Laurence Simonneaux.
Soutenue en 2009
à École normale supérieure-Lettres et sciences humaines (Lyon ; 2000-2009) .
Depuis le Sommet de Johannesburg (2002), la France s’est engagée dans la Stratégie nationale du développement durable. Les orientations de ce programme politique se fondent sur les résultats de l’expertise intergouvernementale sur l’évolution des climats. Il s’agit de solliciter la mobilisation, notamment des sciences, des médias et de l’école autour d’un compromis social d’apparence consensuelle dont est discutée ici la construction. Dans ce contexte, la recherche porte sur les logiques d’engagement d'enseignants face à la question complexe, expertisée et médiatisée de l’évolution climatique. Durant l’année scolaire 2006-2007, une expérimentation a été élaborée avec huit enseignants de lycée, de différentes disciplines scolaires. Ils ont été invités à faire des propositions pour un enseignement de l’évolution climatique dans le cadre du programme de généralisation de l’éducation au développement durable. Deux approches théoriques (communicationnelle et didactique) ont été mobilisées pour étudier leurs représentations sociales de la question climatique et de la fonction éducative. L’expérimentation révèle que les perceptions des risques climatiques et des effets de la communication didactique conduisent les enseignants à adopter diverses postures, entre enseignement de choix et éducation aux choix. Dans le cadre de l’éducation scientifique citoyenne et de l’éducation au développement durable, cette étude milite pour une éthique de la communication didactique associée à une représentation des sciences socialisées.
Teachers' involvements facing global warming as socioscientific issues
Since the international meeting of Johannesburg (2002), France signed on the National strategy for sustainable development. Political tendancies of this schedule are based on intergovernmental climate change assessment in order to request mobilization in sciences, medias and education. Here, I discuss the social construction of this compromise which appears consensual. In this political context, my work consist in studying the teachers' involvements facing global warming issue education. In this aim, I perform an experiment with high school teachers during 2006 and 2007. Eight of them, representing several disciplines, have to suggest educational strategies concerning climate change and sustainable development. I mixed two approaches to estimate teachers' involvements. Communication and didactical analysis reveals social meanings of education related to the climatic question. The experiment demonstrates that the teachers' strategies are based on both their own convictions about climatic social risks and on the communicational effects they perceived to have on the children. Teachers adopt various postures between two antagonistic tendancies : from a normative education to a choice constructivist education. This study militates for a communicational ethic contributing to the development of a socializated science representation. It also questions the institutional request for citizenship and sustainable development.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2011 par [CCSD] à Villeurbanne
Logiques d'engagement d'enseignants face à une question socioscientifique médiatisée : le cas du réchauffement climatique