Thèse soutenue

La sémiologie des rêves dans la littérature en ancien français, XI-XIII siècles : stratégies des non-dits et discours d'insoumission

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Auteur / Autrice : Claudine Korall
Direction : Jean-Claude Schmitt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Nous étudions les formes d'expression dont dispose une personne afin d'exprimer ses idées, ses connaissances, sans s'exposer de front à la critique ou au mécontentement de l'autorité et sans renoncer pour autant à parler. Les recherches sur l'énonciation, l'implicite, la conversation et les interactions dans la communication humaine nous ont permis de définir les paramètres d'analyse, à l'aide desquels nous exposons ces mécanismes de dissimulation langagière, tout en déclinant les indices servant à les pister dans un discours écrit ou oral. La démarche de cette thèse fait appel à la sémiologie, aux sciences cognitives, à la linguistique, à l'anthropologie historique, et à l'anthropologie littéraire. Nous nous situons au croisement de ces divers champs de réflexion. Notre démonstration s'appuie sur un corpus de "récits de rêve" médiévaux et plus anciens auxquels nous appliquons ces méthodes neuves. Nous avons choisi des œuvres où se nouent les thèmes qui nous intéressent: l'utilisation de non-dits comme outil de redéfinition de la liberté de parole de l'auteur/locuteur et les relations face à l'autorité. Par ailleurs, le "récit de rêve" en tant que type de narration doit être interprété et s'annonce d'emblée comme agissant sur: plusieurs plans, destinés à de multiples lecteurs et lectures. Rêveurs ou rêveuses (Guillaume d'Angleterre, Arthur, Charlemagne, Yseut, Silence, Clarisse, Uter, Nabuchodonosor, Avimelekh, les héros du Graal), nous revisitons leurs songes, et l'usage qu'en fait l'auteur: la pragmatique du "récit de rêve". Nous observons que l'auteur de ce discours décalé, parole d'insoumission, recouvre sa liberté face à l'autorité en sachant qu'il ne s'est pas tu