Thèse de doctorat en Économie mathématique et économétrie
Sous la direction de Bernard Caillaud.
Soutenue en 2009
à Paris, EHESS .
Dans la première partie cette thèse, je m’intéresse à la concurrence entre firmes intégrées sur un marché amont. Je montre qu'il peut exister des équilibres où l'une des firmes intégrées offre son prix de monopole amont, tandis que ses rivales choisissent rationnellement de rester en-dehors du marché de l'input. De tels équilibres nuisent à la fois aux consommateurs finaux, et au surplus de l'industrie. Ils existent lorsque les produits finaux sont peu différenciés, ou lorsque les entreprises se font concurrence en tarifs binômes sur le marché amont. Je propose plusieurs outils de régulation: je montre qu'un prix plafond, la séparation verticale d'une firme intégrée, ou l'entrée d'un concurrent non-intégré amont peuvent restaurer la concurrence sur le marché de l'input. Ce modèle peut être appliqué à l'analyse des marchés de gros dans le secteur des télécommunications, et apporte un éclairage intéressant sur la récente vague de fusion qui a eu lieu dans le secteur des cartes digitales. La deuxième partie de cette thèse est consacrée à l'étude de l'impact de la présence de syndicats dans un secteur sur les exports et les choix de localisation des firmes. En la matière, le consensus semble être le suivant: les syndicats nuisent à la compétitivité des firmes, qui exportent donc moins, et à l'attractivité du pays. Je montre que ce raisonnement ne tient pas nécessairement pour deux raisons. Tout d'abord, il s'agit d'un raisonnement en termes d'avantages absolus, et non d'avantages comparatifs. De plus, les syndicats peuvent augmenter la demande globale de leurs pays, et donc son attractivité.
Four essays in industrial organization and international trade
In the first part of this dissertation I analyse upstream competition between integrated firms. I show that there can exist equilibria, in which one of the integrated firms supplies the upstream market at its monopoly upstream price, while its integrated rivais choose rationally to stay out of the market. These equilibria degrade both consumers' surplus and social welfare. They exist when final products are sufficiently close substitutes, or when firms compete in two-part tariffs on the upstream market. I propose several regulatory tools: I show that an upstream price cap, the vertical separation of an integrated firm, or the entry of an unintegrated upstream competitor can restore the competitiveness of the upstream market. This model can be applied to the analysis of wholesale markets in the telecommunications industry, and sheds some light on the recent merger wave which took place in the digital maps sector. The second part of the dissertation investigates the impact of the presence of trade unions in a sector on a country's exports, and on firms' location decisions. On this issue, the conventional wisdom seems to be the following: unions degrade firms' competitiveness, and a country's attractiveness to capital. I show that this reasoning does not necessarily hold for two reasons. First, this is an absolute advantage reasoning, not a comparative advantage one. Second, trade unions can increase their country's aggregate demand, and hence its attractiveness.