« L'art ne s'apprend pas aux dépens des moeurs ! » : construction du champ de l'art, genre et professionnalisation des artistes (1789-1848)

"You don't Iearn Art at the expense of morals !" : construction of the field of Art, gender and professionalization of the artists (1789-1848)

• Auteur / Autrice : Séverine Sofio
• Direction : Frédérique Matonti
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie
• Date : Soutenance en 2009
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

Féminisme et art

Femmes -- Dans l'art

Romantisme -- France

Salons artistiques

Critique d'art

Sociologie de l'art

Femmes artistes

Mots clés libres

Beaux-Arts

Salon

Artistes femmes

Critique d'art

Romantisme

Résumé

L'objectif de cette thèse est d'éclairer l'évolution des conditions sociales de la production artistique des dernières années de l'Ancien Régime jusqu'au milieu du XIXe siècle, à partir d'un point de vue particulier : celui de la place qu'y occupent les artistes femmes. En d'autres termes, nous montrons les liens et les influences réciproques qui ont pu exister, à cette époque, entre les mutations du monde de l'art - en l'occurrence, sa transformation progressive en champ autonome et la professionnalisation de l'activité artistique qui s'actualise alors à travers la centralité du Salon - et les modalités de sa féminisation, puisque cette époque se distingue par un accroissement considérable du nombre d'artistes femmes. En usant de méthodes à la fois qualitatives et quantitatives, nous revenons ainsi sur les facteurs politiques, sociaux, économiques et esthétiques qui ont permis, au sein du monde de l'art durant cette brève période, un singulier relâchement des contraintes liées au genre (dans le sens de « gender») au point que s'instaure alors, entre les professionnels des beaux-arts, une relative égalité des sexes dans l'inégalité d'accès à la consécration académique.

In this thesis, l discuss the evolution of the social conditions of artistic production from the last years of the Ancien Régime to the middle of the nineteenth century, from the particular perspective of professional women artists' position in the art world. L propose therefore a theoretical and empirical frame of analysis to study the mutual relations between the global transformations of the art world -its progressive organization as an autonomous field of production, and the professionalization of artistic activities which is visible in the Salon's centrality -to the modalities of its feminization, since one of the most striking elements of this period is the emergence and the constantly growing number of women artists. Using both qualitative and quantitative methods, l consider the political, social, economic and aesthetical factors which allowed the art world to be exceptional1y preserved from the most oppressive of gender constraints, so that, at that time, a relative equality between the sexes determined professional artists' careers in a general context of an unequal access to academic consecration.