Thèse soutenue

Les violences extrêmes dans le roman négro-africain francophone : le cas du Rwanda : étude de langue et de style
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Auteur / Autrice : Emmanuel Ahimana
Direction : Jean-Michel Devésa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophone et comparée
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’imaginaire littéraire négro-africain s’est principalement préoccupé des violences successives qui ont secoué le continent africain. À titre d’exemple, l’apartheid prédomine dans les œuvres sud-africaines ; la révolte des Mau-Mau au Kenya et les guerres de libération au Mozambique et en Angola ont donné naissance à une littérature de combat ; les guerres sécessionnistes au Nigeria et les conflits politiques au Soudan, au Tchad, au Libéria, en Sierra Leone, au Congo, etc. Sont la source d’une considérable production romanesque. Cependant, tout porte à croire que la violence est le corollaire de la misère, elle-même étant le dénominateur commun à un grand nombre de fictions littéraires. Les massacres génocidaires survenus au Rwanda en 1994 s’inscrivent-ils dans cette spirale de violence ? Parmi les écrivains invités par Fest’Africa à « écrire par devoir de mémoire », figurent B. B. Diop, K. Lamko et T. Monénembo, dont les œuvres respectives, Murambi le livre des ossements, La Phalène des collines et L’Aîné des orphelins, sont particulièrement intéressantes au niveau de la langue et du style. Les marques socioculturelles et linguistiques puisées dans le contexte rwandais offrent un nouveau visage à la littérature africaine. L’onomastique, les xénismes et les traits de l’oralité provenant du kinyarwanda sont entre autres les éléments qui reflètent la couleur locale des Grands Lacs. Les néologismes, la polysémisation du discours, le renouvellement des tours, etc. Auxquels s’ajoutent les images fortes, assaisonnent les récits dont le sujet, pourtant, ne s’apprête guère aux manèges stylistiques. Toutefois, les allusions à l’Holocauste sont la preuve que ces fictions s’inspirent de la littérature de la Shoah et permettent ainsi aux auteurs d’opérer des rapprochements entre deux génocides séparés par un demi-siècle.