Thèse soutenue

Mécanismes moléculaires de résistance au sulfaméthoxazole chez Tropheryma whipplei, l'agent de la maladie de Whipple

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Auteur / Autrice : Nawal Bakkali
Direction : Jean-Marc Rolain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Maladies transmissibles et pathologies tropicales
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université d'Aix-Marseille II. Faculté de médecine (1970-2011)

Résumé

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Les bactéries intracellulaires strictes, de par leur localisation, sont difficiles à neutraliser par les antibiotiques. Dans une première partie nous présentons une revue exhaustive des mécanismes moléculaires associés à la résistance aux antibiotiques et des tentatives de manipulation génétique chez les bactéries intracellulaires. Notre travail de recherche s’est intéressé à l’une d’entre elles: Tropheryma whipplei, l’agent de la maladie de Whipple. Durant le traitement de cette maladie, la combinaison sulfaméthoxazole/triméthoprime est administrée. Un travail récent au laboratoire a démontré l’inefficacité in vitro du triméthoprime du fait de l’absence du gène cible folA dans le génome bactérien. Des cas d’échecs thérapeutiques à ce traitement ainsi que des rechutes ont été également rapportés dans la littérature suggérant la possibilité d’acquisition de résistance au sulfaméthoxazole au cours du traitement. Le 1er objectif de notre travail a été d’étudier le mécanisme moléculaire de la résistance au sulfaméthoxazole chez T. Whipplei. La séquence du gène folP codant pour la cible du sulfaméthoxazole : la dihydropteroate synthase (DHPS) a été obtenue à partir d’isolats cliniques de T. Whipplei et également à partir de prélèvements positifs en PCR d’un patient en échec thérapeutique avant et après le début de son traitement. Les séquences obtenues chez ce patient ont mis en évidence plusieurs mutations par rapport aux séquences obtenues à partir des isolats cliniques de T. Whipplei. L’analyse de ce gène a révélé que chez T. Whipplei folP fait partie d’un gène codant pour une enzyme trifonctionnelle dans laquelle DHPS est combinée avec les 2 enzymes qui la précèdent dans la voie classique de biosynthèse des folates. La complémentation d’une souche d’Escherichia coli knock-out pour le gène folP, par la séquence mutée de folP associée à l’échec thérapeutique a non seulement restauré la fonction de DHPS et par conséquent la voie de biosynthèse des folates mais a aussi induit une résistance au sulfaméthoxazole par rapport à la séquence sauvage. Nous avons ainsi démontré pour la première fois que la séquence mutée de ce gène se traduisant par une séquence protéique différente induisait une résistance in vitro au sulfaméthoxazole et pouvait expliquer les échecs et rechutes observés au cours du traitement de cette maladie. La deuxième partie de cette thèse a porté sur l’évaluation de la sensibilité de T. Whipplei in vitro à un autre sulfamide: la sulfadiazine. Au vu des résultats obtenus et des propriétés pharmacologiques de ce composé, nous proposons son utilisation comme traitement de la maladie de Whipple en alternative à la combinaison de sulfaméthoxazole et de triméthoprime dans les formes neurologiques en association avec la doxycycline et l’hydroxychloroquine.