Thèse de doctorat en Anthropologie biologique
Sous la direction de Gilles Grévin et de Michel Signoli.
Soutenue en 2009
à Aix-Marseille 2 .
L’étude des restes osseux humains brûlés apporte des informations essentielles sur les gestes funéraires du rite de la crémation. Nous proposons de mettre en place une étude sur une pièce anatomique du squelette : la dent. Cette dernière a longtemps été ignorée, même s’il existe de précédents travaux en odontologie légale. Le choix de ce travail inédit a été établi à partir du matériel osseux brûlé important des sépultures secondaires de la nécropole gallo-romaine du Pauvadou à Fréjus (Var). Ce travail odontologique est un sujet unique qui permet de mettre en place une méthodologie originale. L’objectif de ce travail est de montrer la résistance des dents au feu, d’établir le taux de représentativité de chaque dent en fonction de l’âge et du sexe des individus, de mettre en relation les dents reconnues et leurs pathologies et de mettre en évidence les effets de protection. Elle permet également d’affiner les résultats en ce qui concerne les températures d’ustion. Cette recherche est enrichie par des comparaisons de matériel retrouvé sur différentes nécropoles : les sépultures primaires de la nécropole romaine de Sainte-Barbe à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; les sépultures secondaires du site de La Rouguière à Riez (Alpes-de-Haute-Provence) qui présentaient la même configuration archéologique qu’à Pauvadou ; et la nécropole gauloise de la rue Saint-Antoine à Feurs (Loire). Cette étude anthropologique originale et unique apporte de nouvelles informations sur l’étude des restes osseux humains brûlés. Elle nous donne une autre vision dans l’appréhension des sujets brûlés, avec un aspect plus proche de la réalité et un nouvel aspect sur l’étude des populations du passé.
Odontological study of archaeological burned human remains
The burned human remains study provides great information about cremation practice. Based on an archaeological context, our research was focused on one single skeletal element: Tooth. Only few studies in forensic odontology have considered this aspect. This original work was established from a large burned sample of secondary burials located in the Pauvadou Roman necropolis (Fréjus – South of France). It first seeks to demonstrate the heat-induced transformation of teeth, then to compare the representative level of each tooth according to the biological sex and the age-at-death of each individual. We also aimed to compare the relationship between the identified teeth and their pathologies, to show protection effects and finally to revise temperature change. To highlight our results, we compared our search to 3 sets of archaeological material coming from primary burials of Sainte-Barbe Roman necropolis (Marseille – South of France), from La Rouguière secondary burials site (Riez – South of France) and from Gallic necropolis of Saint-Antoine road (Feurs –North of France). The first 2 ones have the same Pauvadou archaeological context. To our knowledge, this original study is the first to provide new data on burned human remains with both a forensic and archaeological aspects.