Thèse soutenue

Effets des émotions spécifiques sur la prise de risque

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Auteur / Autrice : Gaël Lasman
Direction : Pascale Salhani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie sociale
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Strasbourg ; 2000-....)

Résumé

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Cette thèse étudie les effets des émotions spécifiques sur la prise de risque et l'optimisme comparatif. L'hypothèse que nous avons cherchée à vérifiée est qu'au-delà de la valence, les émotions influencent la décision et le jugement face au risque selon leurs dimensions cognitives et motivationnelles. Une première série de quatre expérimentations montre que la tristesse favorise la prise de risque tandis que l'anxiété a pour effet de l'inhiber. Toutefois, les effets de la joie ne se distinguent pas de ceux de la tristesse. Ces émotions influencent les décisions touchant au domaine professionnel et financier, particulièrement lorsque le niveau de risque est élevé et la perspective est négative. A l'inverse, dans le cas de la santé, elles agissent sur les choix, surtout quand le niveau de risque est faible et la perspective est positive. Les émotions influencent uniquement les décisions prises pour soi. Des dynamiques motivationnelles sont donc mises en jeu. La tristesse conduit à des choix risqués car l'issue éventuellement favorable de la prise de risque pourrait « restaurer » ce sentiment de perte. L'anxiété amène à des choix sécurisant car cette émotion conduit à une volonté de diminuer les incertitudes sur l'issue de situation. Au niveau de l'optimisme comparatif, les résultats de trois expérimentations montrent que la joie, définie par un haut degré de certitude et de contrôle a pour effet d'amplifier le biais, particulièrement lorsque les participants se comparent à des membres de l'endogroupe. La tristesse, caractérisée par une attribution du contrôle des événements à des facteurs externes entraîne des estimations moins optimistes. L'anxiété déterminée par un fort niveau d'incertitude et de manque de contrôle amène à des jugements plus réalistes voire pessimistes en se comparant aux membres d'un exogroupe favorisé. Nous proposons qu'au niveau décisionnel, des dynamiques motivationnelles soient à l'origine de l'influence des émotions tandis qu'au niveau du jugement, leurs dimensions cognitives ont une « simple » valeur informative et évaluative.