Thèse de doctorat en Langue et littérature françaises. Didactique de la littérature et littérature jeunesse
Sous la direction de Annie Rouxel.
Soutenue en 2008
à Rennes 2 , dans le cadre de École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes) , en partenariat avec Université européenne de Bretagne (2007-2016) (autre partenaire) .
Cette recherche s’articule à une analyse épistémologique de la didactique de l’écriture, montrant les limites des approches successives et le déplacement des préoccupations, pour faire émerger la notion de sujet-scripteur comme axe d’un apprentissage socio-constructiviste de l’écriture littéraire. Le sujet-scripteur travaille alors sur la construction d’une intentionnalité, laquelle s’impose comme cadre pertinent de dépassement des alternatives didactiques entre écriture de fiction ou écriture littéraire. La mise en travail de cette intentionnalité prend appui sur l’activité d’écriture « spontanée » des enfants. La recherche s’intéresse aux élèves de milieu et fin de cycle 3 de l’école élémentaire. Une cartographie de leurs potentialités étascripturales est dressée afin d’envisager leur fonction dans l’apprentissage de l’écriture littéraire. Les processus d’invention de textes en situation de production s’appuient sur le conte comme outil de fictionnalisation. L’invention textuelle chez l’enfant est assimilable à une activité de bricolage, qui part de l’exploration de la bibliothèque mentale pour travailler les matériaux extraits selon trois opérations dites de configuration : configuration séquentielle (ou mise en intrigue), configuration poétique (inscription dans un imaginaire générique), configuration rhétorique (effets en direction du lecteur). Enfin les prolongements de ces connaissances sont envisagés, comme permettre au sujet un meilleur contrôle de ses processus et la construction d’une subjectivité (rapport personnel à l’écriture, esquisse d’une « esthétique »). Le rôle du maître réside dans l’impulsion et l’accompagnement du processus, comme dans la construction des compétences. La littérature de jeunesse représente un pôle de formation du sujet-scripteur en l’aidant à problématiser ses propres démarches
The activity of the subject-writer, as an axis of a didactic of literary writing
This research articulates itself on an epistemological analysis of the teaching and learning of writing, showing the limits of successive approaches and the evolution of prior preoccupations in order to bring about the concept of subject-writer as an axis of a socio-constructivist learning of literary writing. The subject-writer works then on the construction of an intentionality which imposes itself as a relevant framework making it possible to overcome the didactic alternatives between fiction writing or literary writing. The implementation of this intentionality builds on the activity of children’s « spontaneous » writing. The research focuses on pupils aged from 9 to 11 being in the last two classes of elementary education. A mapping of their metawriting potentialities is set up in order to consider their function in the learning of literary writing. The processes of text invention in situations of production are based on storytelling as a tool for fictionalization. For a child inventing a text is similar to a do-it-yourself activity : it starts with the exploration of the mental library and goes on with the work on materials extracted by three operations named configuration operations : sequential configuration (or plot development), poetic configuration (use of a genre’s imagery), rhetoric configuration (effects on the reader). At last the extensions of this knowledge are considered as ways to enable the subject to have a better control of his processes and the construction of a subjectivity (personal relationship to writing, «esthetic » approach ». ) The teacher's role consists in launching and accompanying the process, as in the construction of anexpertise. Children's literature represents a training field for the subject-writer by helping him to analyze and solve the problems ccurring in its own steps