L'œil et la pierre : John Ruskin et le Gothic Revival : le gothique comme outil de la critique sociale (Grande-Bretagne, 1837-1919)

The eye and the stone : John Ruskin and the Gothic Revival : the gothic as a tool of social criticism (Great Britain, 1837-1919)

• Auteur / Autrice : Pauline Guillemet
• Direction : Frédéric Moret, Étienne Anheim
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance le 29/11/2022
• Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - Laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
• Jury : Président / Présidente : Fabrice Bensimon
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Moret, Étienne Anheim, Carole Christen, Katrina Navickas, Dominique Iogna-Prat
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Christen, Katrina Navickas

Mots clés

Mots clés contrôlés

Pensée politique et sociale

Ruskin, John (1819-1900)

Néo-gothique (architecture)

19e siècle

Grande-Bretagne

Art gothique

Mots clés libres

Histoire urbaine

Histoire du XIXe siècle

Histoire des sciences

Culture visuelle

Histoire de la photographie

Histoire de l'architecture

Urban history

History of the XIXe century

Sciences studies

Visual studies

Photography history

History of Architecture

Résumé

Tout au long de la période victorienne, le gothique a été investi, notamment dans sa composante architecturale, d'une signification et d'une symbolique qui dépasse largement la question formelle et stylistique. L'utilisation qui en a été faite par John Ruskin (1819-1900) témoigne, avec force, de la plasticité de ce concept et de la manière dont il a pu être pensé comme une ressource critique aussi bien politique, économique et sociale, qu'épistémologique. Dans cette perspective, cette thèse interroge la construction du "gothique" comme outil critique dans la seconde moitié du XIXe siècle à partir des propositions théoriques que formule Ruskin et en analyse les effets dans les usages socio-politiques et scientifiques qui en ont résulté. S'inscrivant dans le champ de l'histoire sociale des idées, ce travail propose d'étudier les dispositifs sociaux et institutionnels d'inscription de Ruskin dans les réseaux bourgeois de la critique d'art et les formes par lesquelles il se trouve progressivement investi du capital social et symbolique qui lui permet d'être considéré - en particulier après la publication de ses Stones of Venice (1851-1853) - comme le plus important théoricien britannique de l'architecture gothique mais également comme l'un des principaux représentants du courant architectural du Gothic Revival. Se positionnant également à la frontière entre histoire des sciences et histoire urbaine, cette recherche interroge l'héritage de Ruskin dans l'histoire de la théorie urbanistique ainsi que la manière dont il utilise la référence gothique en la chargeant d'une portée socio-politique qui en fait un instrument pour penser le corps social dans la seconde moitié du XIXe siècle en Grande-Bretagne. Dans la perspective de l'émergence de la discipline sociologique et de l'urbanisme à la fin du XIXe siècle, le gothique est utilisé comme un modèle permettant tout à la fois de penser le social et la ville

During the Victorian period, the Gothic was invested, particularly in its architectural component, with a meaning and symbolism that went far beyond the formal and stylistic. The use of the Gothic by John Ruskin (1819-1900) is a powerful testimony to the plasticity of the concept and the way in which it was conceived as a critical political, economic, social and epistemological resource. From this perspective, this thesis examines the construction of the 'Gothic' as a critical tool in the second half of the 19th century, starting from the theoretical propositions formulated by Ruskin, and analyses the effects of this in the socio-political and scientific uses that resulted from it.In the field of the social history of ideas, this work proposes to study the social and institutional mechanisms of Ruskin's inclusion in the bourgeois networks of art criticism and the forms by which he gradually found himself invested with the social and symbolic capital that enabled him to be considered - in particular after the publication of his Stones of Venice (1851-1853) - as the most important British theorist of Gothic architecture but also as one of the main representatives of the Gothic Revival architectural movement. Also positioning itself on the border between the history of science and urban history, this research questions Ruskin's legacy in the history of urban theory as well as the way in which he uses the Gothic reference by charging it with a socio-political scope that makes it an instrument for thinking about the social body in the second half of the nineteenth century in Britain. From the perspective of the emergence of the discipline of sociology and town planning in the late nineteenth century, the Gothic is used as a model for thinking about both the social and the city