Thèse soutenue

La proximité dans la communication de l'Union européenne : réalité ou illusion ?
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Auteur / Autrice : Diane Laroche-Joubert
Direction : Philippe J. Maarek
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de communication
Date : Soutenance le 18/09/2008
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Sciences Humaines et Sciences Sociales (Créteil)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche sur la gouvernance publique, territoire et communication

Résumé

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L’Union européenne a poursuivi pendant des années sa construction sans rencontrer de véritable obstacle sur sa route. Dans un tel contexte, la communication se réduisait plus ou moins à informer après coup de chaque avancée. Il semblerait que son modèle ne soit plus en adéquation avec le monde dans lequel elle se construit aujourd’hui. A côté de l’euroscepticisme, se dresse un ennemi tout aussi gênant qui grossit et enfle de jour en jour : le désintérêt. Pendant les années 1990, la Commission a élaboré plusieurs stratégies de communication pour tenter d’inverser la tendance, composées de deux volets : d’une part séduire le citoyen, d’autre part informer le public des enjeux et autres décisions. Depuis, l’Union s’est aperçue que cette communication ne suffisait pas à compenser les sérieux handicaps dont souffre l’Europe. Car celle-ci accumule les contradictions, les manques, les « c’est un peu ça mais pas tout à fait ». L’Europe n’est pas une démocratie. Encore moins une nation. Est-elle un Etat ? Certains le pensent, mais ils sont peu nombreux. Sans oublier les autres contraintes : la barrière de la langue, mais aussi des représentations, des cultures propres à chaque pays, etc. Dans un tel contexte, la communication, l’information et la discussion apparaissent comme un moyen pour créer une identité européenne. Mais, pour atteindre cet objectif, encore faudrait-il que la circulation de l’information ne pose pas de problème. Et, pour le moment, ce n’est pas le cas. Pour répondre aux attaques et combler les manques, les institutions construisent un discours autour des valeurs attendues par le public. Et aujourd’hui ce que ce dernier souhaite, c’est que l’Europe devienne plus démocratique, plus proche, plus compréhensible. Les institutions européennes ont bien compris ces nouvelles attentes et les ont progressivement intégrées dans leur discours et leur action au fil des années. Elles se sont emparées de la notion qu’il faut absolument décliner : la proximité. Une notion polysémique qui justifie aujourd’hui toute action publique et la contraint fortement. On ne dit plus intérêt général, mais intérêt général local, on ne dit plus citoyen mais habitant. Il est impossible à présent de gouverner d’en haut, de ne pas aller sur le terrain. Mais comment l’Europe hier si lointaine, peut-elle reprendre à son compte cette notion sans être « décalée » ? Quels peuvent être les bénéfices ? Depuis le début des années 2000, et même avant si on n’y prête attention, pas un jour ne passe, pas une stratégie ne s’élabore, sans en toile de fond ce fameux rapprochement avec le citoyen européen. L’Union personnalise les enjeux, rapproche, écoute, prend en compte les opinions. Bref, utilise une communication de proximité. Et l’impératif d’accorder communication et réalité conduit petit à petit l’Europe à bouleverser son fonctionnement et son modèle. Mais les institutions se heurtent à d’éternels problèmes qu’elles ne peuvent résoudre seules. Leurs moyens financiers dérisoires les empêchent d’assurer une diffusion minimale qui garantirait un minimum de réception. Le discours a changé, l'action aussi, mais pas la fréquence. Or, on ne peut se rapprocher qu'à plein temps, pas par intermittence