Des travailleurs en quête de liberté : sociologie du travail pénitentiaire
Auteur / Autrice : | Fabrice Guilbaud |
Direction : | Danièle Linhart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie du travail |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse de sociologie du travail pénitentiaire, et non de sociologie carcérale du travail, est fondée sur une enquête de terrain (30 semaines d’observation en ateliers pénitentiaires, 92 entretiens auprès de détenus, 46 auprès de personnels d’encadrement, documents) construite sur une approche monographique et comparative menée dans cinq prisons d’hommes : 2 maisons d’arrêt, 2 centres de détention, une maison centrale. Une partie historique, juridique et de sociologie de l’emploi énonce une constante : le travail pénitentiaire oscille entre normalisation et différenciation. Les monographies et un retour réflexif sur l’enquête (partie II) sont suivis d���une analyse de l’organisation-prison au prisme de la tension entre la logique sécuritaire de la prison et la logique productive des acteurs économiques. Le recrutement des détenus est d’abord soumis à leur comportement et le travail contribue au maintien de l’ordre interne ; la sécurité est hégémonique mais à intensité variable (partie III). Dans l’espace professionnel de l’atelier (cloisonné par rapport au lieu de la détention), les relations sociales sont fondées sur la division du travail, les contremaîtres incarnent le monde du travail libre et les travailleurs détenus se comportent comme des ouvriers : ils marquent l’espace, limitent leur production (freinage) et contestent parfois leurs conditions de travail. Entre aversion et attachement, leur relation au travail est très ambivalente et révèle une résistance à la dépersonnalisation liée à l’incarcération ainsi qu’une quête de liberté interprétée comme une continuité biographique de la vie de travail repérée dans le clivage temps privé/temps de travail (partie IV).