Thèse soutenue

Des plaisirs des sens au plaisir des sens : la réécriture cinématographique du mythe littéraire de Giacomo Casanova à travers la genèse du "Casanova de Fellini"

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Meunier
Direction : Françoise Decroisette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Luciano Cheles, Alessandro Bernardi, Xavier Tabet, Christophe Mileschi

Résumé

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Des rapports conflictuels qui opposent le réalisateur Federico Fellini et l'aventurier des lumières Giacomo Casanova est né un film, "Le Casanova de Fellini" (1976), réécriture cinématographique de l'"Histoire de ma vie", autobiographie de Giacomo Casanova. Le mythe littéraire de Casanova semble s'être essentiellement construit à travers une réduction de son personnage : d'un épicurien désireux de jouir de ses cinq sens, il est peu à peu devenu un simple séducteur, préoccupé du seul plaisir des sens, du seul vertige charnel. Fellini affronte le mythe casanovien selon différentes modalités, qui varient au fil de la genèse accidentée du projet et au gré des sources d'inspiration qui le guide. Si à l'origine, le personnage historique de Casanova pointe derrière le mythe, les différentes réécritures scénaristiques témoignent d'une emprise progressive du mythe, que Fellini porte ensuite à ses extrêmes lors du tournage. Les étapes de la post-production du film lui permettent enfin de transformer ce "sur-mythe" en type même de l'italien, immature et superficiel. Cette réécriture cinématographique du mythe casanovien est parallèlement guidée par les différents ouvrages consultés par le réalisateur durant la préparation de l'œuvre : si la biographie historique de James Rives Childs lui inspire un retour aux sources de la légende casanovienne, les "Mémoires", réécriture de l'"Histoire de ma vie" par Jean Laforgue, l'entraîne vers une mythisation de plus en plus frappante du personnage. Enfin, à travers "Casanova ou la dissipation", essai de Robert Abirached, Fellini retrouve le type de l'homme baroque, forme parfaite mais vide, qui lui souffle le caractère définitif de son propre Casanova.