Thèse soutenue

Origine du carbone inorganique dissous dans les rivières des zones volcaniques : le point de vue des isotopes du carbone

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Auteur / Autrice : Karine Rivé
Direction : Pierre AgrinierJérôme Gaillardet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géochimie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Sur Terre, l'altération chimique des roches silicatées est l'un des mécanismes qui consomme du CO2. L'ensemble de ces processus pourrait faire partie d'une boucle de rétroaction négative exercée sur le climat terrestre, qui permettrait sa régulation au cours des temps géologiques. Les roches volcaniques ont un rôle important puisqu'elles sont responsables de 30 % de la consommation totale de CO₂ par l'altération. C'est dans ce contexte que s'inscrit cette thèse, dont l'enjeu principal est d'identifier l'origine du CO₂ impliqué dans les réactions d'altération des roches de quatre zones volcaniques actives : les Antilles, la Réunion, l'Islande et le Massif Central. C'est dans cette optique que le delta C du carbone inorganique dissous (DIC) et les ions majeurs des rivières ont été combinés. Dans un premier temps, une méthode fiable de prélèvement et d'analyse du delta¹³C du DIC a été mise au point. Le prélèvement de près de 200 échantillons de rivières, solutions de sols et sources hydrothermales a permis de conclure que le CO₂ d'origine magmatique contribue significativement à l'altération des roches volcaniques, voire qu'il représente la majeure partie du CO₂ consommé lors de ces réactions en Islande et à la Réunion, l'autre réservoir principal de CO2 étant la matière organique. Par ailleurs, le CO₂ magmatique semble contribuer à l'altération sous différentes formes : soit à travers les contributions hydrothermales, soit sous forme de CO₂ magmatique diffus. Ces deux types de CO₂ seraient associés à des régimes d'altération différents : le régime sols, à basse température, et le régime hydrothermal. La conséquence de ces observations est une surestimation des taux de consommation de CO2 atmosphérique précédemment calculés par le biais des rapports d'éléments majeurs au niveau des zones actives. D'autre part, il semble exister un lien entre la proportion de CO₂ magmatique et les taux d'altération chimique des roches, qui indiquerait un contrôle de l'altération des zones actives par le CO₂ magmatique. Ces conclusions soulignent la nécessité des mesures de delta¹³CDiC à l'échelle globale, en particulier au niveau des zones volcaniques.