Thèse soutenue

Génie national et mouvement démocratique : discours sur la notion et participations politiques du Seikyôsha (1888-1898)

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Auteur / Autrice : Morvan Perroncel
Direction : Claude Hamon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Asie orientale et sciences humaines
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Ce travail porte sur le Seikyôsha, cercle d'intellectuels formé à Tokyo en 1888 et connu pour-sa défense du « génie national » (kokusui) japonais. L'attention a été portée sur les idées exprimées dans la revue Nihonjin (« Japonais ») mais également sur les divers engagements et participations politique du groupe. S'agissant de la doctrine, on s'est attaché à montrer que l'émergence d'un discours nationaliste, au sens étroit du terme, était rendue possible par l'introduction du concept de société dans les discours politiques. Une attention particulière a I été donnée aux articles de Shiga Shigetaka (1862-1927), chez qui est sensible notamment une influence darwinienne. Plusieurs autres intervenants ont été étudiés (Inoue Enryô, Kikuchi Kumatarô, Miyake Setsurei), dont les conceptions de la nation (minzoku / kokumin) diffèrent entre elles et de celle de Shiga. A partir de 1890, la principale inflexion qu'on peut observer est l'adjonction d'un versant asiatiste à des discours qui, jusque-là, traitaient du Japon comme d'une entité autonome. S'agissant des engagements, on a notamment souligné le fait que la revue avait toujours été une revue politique et que ce caractère s'était même accentué au fil des années, son opposition aux clans du gouvernement la faisant souvent suspendre entre 1890 et 1895. Ce désir de participation politique s'est réalisé à la fois en relation avec les partis et indépendamment d'eux, le Seikyôsha prêchant surtout l'union de l'opposition, au moins jusqu'au lendemain de la Guerre sino-japonaise (1894-1895) : la revue s'ouvre alors largement à des représentants du parti Kaishintô et Shiga participe directement, en 1896, à la fondation du Shinpotô.