Thèse soutenue

Etude phylogénétique et biogéographique de l'avifaune forestière des montagnes de l'Ouest du Cameroun
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Auteur / Autrice : Billy Nguembock
Direction : Eric Pasquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Systématique moléculaire
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

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Plusieurs hypothèses de l’origine des taxons camerounais ainsi que de leur distribution ont été formulées sur la base de la systématique traditionnelle. Ces données font état principalement de quatre grandes situations biogéographiques des passereaux des montagnes de l’Ouest du Cameroun. Toutefois, les relations phylogénétiques de ces passereaux ainsi que leur répartition dans divers lieux n’ont pas encore fait l’objet d’analyses phylogénétique et biogéographique indispensables à toute tentative d’interprétation historique de leur origine ainsi que de leur distribution. Afin d’examiner ces questions, plusieurs marqueurs des génomes mitochondrial (ATPase 6, ND2 et ND3) et nucléaire (intron 2 de la myoglobine, intron 5 du β-fibrinogène, intron 5 de la Transforming Growth Factor-β2, intron 15 de la Brahma Protein et c-mos. ) des taxons de sept familles de passereaux de l’avifaune forestière de ces montagnes ont été séquencés et les séquences ont été soumises aux différentes méthodes d’analyse phylogénétique (MP, ML et BI), aux méthodes classiques d’analyse populationnelle ainsi qu’aux méthodes de datations moléculaires relâchant l’hypothèse d’horloge. Les analyses phylogénétiques effectuées ont ainsi permis de résoudre ou de clarifier les relations phylogénétiques de plusieurs passereaux de ces montagnes particulièrement celles des taxons endémiques (Urolais epichlora, Poliolais lopezi, Laniarius atroflavus, Cyanomitra oritis, Arizelocichla montanus) ; elles ont même dans certains cas donné lieu à de nouvelles classifications. Par ailleurs, il ressort des analyses populationnelles et de datations moléculaires que la relation étroite entre l’avifaune de ces montagnes avec celle des montagnes du bloc est africain n’est pas due à une simple distribution aléatoire mais elle est bien la résultante d’une évolution historique. Ainsi, l’examen de plusieurs taxons sédentaires partagés entre ces montagnes (Linurgus olivaceus, Cyanomitra et Elminia) suggère que la vicariance demeure l’hypothèse principale dans la répartition de ces avifaunes. La vicariance se situe principalement à la période Tertiaire car les éruptions volcaniques dans l’écorégion de l’« Albertine Rift Montane Forests » ne commencent pas avant le Miocène supérieur (12 Ma) et le volcanisme ayant aussi affecté le principal bloc forestier Guinéo congolais ne débute pas avant le Néogène. Les temps de divergence obtenus pour ces cas étudiés suggèrent que le volcanisme serait le principal facteur de vicariance au sein de ces montagnes. D’autre part, les événements géologiques ayant séparé ces blocs créent les conditions d’un isolement reproducteur qui a suscité dans le cas des populations de Linurgus olivaceus une nouvelle classification mais ces événements font aussi de ces montagnes des « centres de spéciation ».