Thèse de doctorat en Littérature et civilisation française
Sous la direction de Sylvain Menant.
Soutenue en 2009
à Paris 4 , dans le cadre de École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris) .
Voltaire est l’auteur dramatique le plus doué et le plus prolifique de sa génération. Héritier des grands poètes tragiques du XVIIème siècle, il veut néanmoins réinventer la tragédie classique dont certaines règles et conventions lui paraissent nuisibles à la création (par exemple au développement de l’action), mais ses aspirations personnelles se heurtent à sa propre culture théâtrale et aux attentes d’un public conservateur. Par conséquent entre réformes, innovations, influences anglaises et fidélité à la tradition classique, il tâtonne. Il y a chez Voltaire à la fois un attachement au goût et à l’esprit du classicisme, et une réelle volonté de rompre avec bien des aspects de l’esthétique classique. Sa tragédie vacille alors entre adhésion et répulsion aux valeurs du Grand siècle et constitue elle-même une nouvelle esthétique théâtrale. C’est une tragédie pour le moins révolutionnaire, dont les conséquences sur le devenir de la tragédie classique peuvent susciter des interrogations.
The Voltaire's Tragedy and the Classic Aesthetics
Voltaire is the brightest and the most prolific playwright of his generation. Heir of the big tragic poets of the XVIIth century, he nevertheless wants to reinvent the classic tragedy among which certain rules and agreements seem to him harmful to the creation (for example in the development of the action(share)), but his personal aspiration collide with his own theatrical culture and with the waits(expectations) of a public conservative(curator). By consequence between reforms, innovations, English influences and fidelity in the classic tradition, he(it) gropes. There is at Voltaire at the same moment an attachment to the taste and to the spirit of the classicism, and a real will to break with many aspects of the classic aesthetics. His tragedy vacillates then between membership (support) and aversion in the values of the Big century and establishes (constitutes) itself a new theatrical aesthetics. It is a tragedy at least revolutionary, the consequences of which on the future of the classic tragedy can arouse questioning.