"Singing amid uncertainty" : dramaturgie et pratique de la voix dans le théâtre de William Butler Yeats
Auteur / Autrice : | Pierre Longuenesse |
Direction : | Élisabeth Angel-Perez, Carle Bonafous-Murat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance le 25/10/2008 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Sarrazac |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Rivière, Alexandra Poulain |
Mots clés
Résumé
Yeats n'a cessé d'affirmer, dans toute son œuvre dramatique, la centralité de la question de la parole et de la voix. La présente étude s'attache à analyser les formes prises par ce questionnement, depuis ses développements dans l'œuvre théorique, jusqu'à ses modalités d'apparition dans les textes dramatiques, et ses incidences sur le travail de production scénique. Dans une première période, inspiré par la matière légendaire de l'Irlande, Yeats souscrit au mythe d'une oralité populaire, dont le théâtre se fait le porte-parole, avant de s'en écarter, au profit d'un concept d'oralité englobant sa propre "parole écrite" de poète lyrique. Il construit alors une esthétique tragique dans laquelle il oppose, à un orchestre de voix réelles et imaginaires, la voix perturbatrice d'une figure héroïque en quête de transfiguration. A partir des Plays for Dancers, écrites sur le modèle du théâtre Nô, le personnage collectif des musiciens-narrateurs est l’ordonnateur d'un "théâtre mental", d'un rituel scénique de parole, de chant et de danse, où voix et musique sont le medium d'apparitions spectrales. C'est alors dans le concret de l'activité scénique des voix et des corps que se jouent ces drames de l'incarnation et de la transfiguration. C'est pourquoi sont examinées, pour finir, quelques-unes des expérimentations scéniques du poète, par lesquelles il a tenté de toucher à cette conjonction rêvée entre le chant et l'enchantement : des "voix d'or" des comédiens Franck Fay ou Florence Farr, dans les années 1900, jusqu'aux constructions musicales élaborées de l'après-guerre de 1914.