Auteur / Autrice : | Daniel-Sorin Fărcaş |
Direction : | Jean-François Courtine, Andrei Marga |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de la philosophie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Universitatea Babeș-Bolyai (Cluj-Napoca, Roumanie) |
Résumé
La distinction entre la science de l'homme ("scientia hominis") et la science de Dieu ("scientia dei") polarise toute la métaphysique d'Albert le Grand. Celle-là est mise en place surtout par la méthode résolutoire ("modus resolutorius") qui suit la voie ascendante (de l'effet à la cause), dans une démarche de retour (cognitif) de la créature au Créateur (les termes propres du vocabulaire albertien sont, à cet égard, "reductio", "resolutio", "reditio", "remotio"), Mais la science de Dieu est créatrice (ce qu'il connaît, il crée) et elle se réalise selon la méthode de composition ("modus compositivus"). Pour Maître Eckart, le concept d'homme noble ("homo nobilis") ou d'homme détaché détermine l'effacement partiel de l'opposition entre la "scientia hominis" et la "scientia dei". L'homme déifié (qui participe à la Déité), devenu "fils unique" de Dieu par l'adoption de son intellect, accède dès sa vie terrestre et temporelle non pas seulement à la béatitude éternelle, mais aussi à la connaissance plénière et éternelle propre de Dieu.