Thèse soutenue

Flora Tristan et Lautréamont, ou l'invention de soi, entre deux langues et deux continents
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Auteur / Autrice : Patricia de Souza
Direction : Stéphane Michaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)

Résumé

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Le désir d’envisager l’écriture comme une invention du soi, dans le sens vital et de survie, s’est imposé à moi à travers deux expériences individuelles fondatrices, celles de Flora Tristan et de Lautréamont. Ce dernier, né à Montevideo, s’est trouvé très vite, face à une expérience de désarroi qui lui a montré les limites de son identité. Flora Tristan, elle, a décidé envers et contre tous, de valoriser son origine péruvienne, son rapport à une autre histoire et à une autre culture. J’ai donc souhaité les insérer dans une continuité d’écrivains qui se sont servi de l’écrit comme une façon de faire face à un vécu en territoire étranger. Mais aussi comme une façon aussi de dessiner leur propre visage dans un texte modelé par un corps bio-politique. Si cette forme d’écriture a existé bien avant eux, il s’agit, dans le cas de mes auteurs étudiés, d’une mise à l’épreuve de leur capacité de survie et d’adaptation à des situations nouvelles. A chaque fois, un long voyage crée de nouveaux rapports avec une autre langue qui marque pour toujours notre lecture du monde. Cette enquête sur l’écriture à la première personne signifie aussi une façon d’interroger les constructions linguistiques de ce « Je » qui nous parle dans (depuis ?) un texte, avec toutes les connotations psychologiques, grammaticales et politiques que cette écriture comporte, surtout dans le cas des femmes, plus susceptibles d’être amenées à développer des stratégies de résistance. Ainsi se justifie l’idée centrale de cette thèse : redonner à la voix de l’auteur(e) un statut critique et structural dans le travail d’écriture. C’est ce que l’on pourrait appeler son pathos, forme affective du geste créateur. Une chose s’est montrée à mes yeux fondamentale : l’écriture serait un des moyens de s’opposer à toute forme d’aliénation, une résistance à partir du désir, une différenciation toujours au sein du politique, une Trace.