Pour un tombeau du poète : prose et poésie dans l'oeuvre de Jules Barbey d'Aurevilly

Entombment of the poet : prose and poetry in the works of Jules Barbey d'Aurevilly

• Auteur / Autrice : Mathilde Bertrand
• Direction : Philippe Berthier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Langue, littérature et civilisation françaises
• Date : Soutenance en 2008
• Etablissement(s) : Paris 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)

Mots clés

Mots clés contrôlés

Critique et interprétation

Barbey d'Aurevilly, Jules (1808-1889)

Création (esthétique)

19e siècle

Poèmes en prose français

Mots clés libres

Poésie, prose, poème en prose, tombeau, parodie, pastiche, romantisme, symbolisme

Poetry, prose, prose poem, entombment, parody, pastiche, romantism, symbolism

Résumé

Au-delà du paradoxe qu’il pourrait y avoir à interroger les catégories esthétiques de la prose et de la poésie chez un auteur dont l’œuvre est en majeure partie romanesque et critique et dont les poèmes, rares et confidentiels, demeurent assez généralement méconnus, cette étude entend réfléchir au sens de l’échec poétique par lequel Barbey entre en littérature. Son œuvre s’édifie en effet sur une démission originelle. Ni mage ni prophète, comme ses contemporains de la première génération romantique, le romancier semble porter le deuil du poète messianique qu’il n’est pas, malgré son catholicisme farouche. Ses romans peuvent se lire comme une récriture prosaïque et profane, pastiche douloureux ou parodie impie, du grand rêve d’épopée métaphysique qui anima les poètes de la première moitié du siècle, un tombeau du poète et de la poésie. Comme tels, ils ont partie liée avec le genre du poème en prose dont l’auteur des Rhythmes oubliés fut l’un des précurseurs désenchantés.

Beyond the paradox that there could be in analysing the aesthetic categories of prose and poetry of an author whose work is mainly novels as well as critical analysis, and whose poems, rare and confidential, remain fairly unknown, this study intends to look at the meaning of the original poetic failure by which Barbey entered into literature. His work, indeed, stems from his inaugural resignation. Neither magician nor prophet like his contemporaries of the first romantic generation, the novelist seems to wear the grief of the messianic poet that he is not, despite his fierce catholicism. His novels can be read as a prosaic and profane rewriting, grieving pastiche or irreligious parody, of the great dream of a metaphysical epic which animated the poets of the first half of the century, a tomb of poet and poetry. As such, they are intertwined with the genre of the prose poem of which the author of Rhythmes oubliés was one of the disenchanted precursors.