Thèse de doctorat en Arts. Musique
Sous la direction de Jean-Louis Leleu.
Soutenue en 2008
à Nice , dans le cadre de École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice1992-2016) .
Le président du jury était Pascal Decroupet.
Le jury était composé de Antoine Bonnet, Béatrice Ramaut-Chevassus.
L’œuvre du compositeur anglais Brian Ferneyhough (1943) n’a cessé de susciter des critiques passionnées qui, malheureusement, se réduisent le plus souvent à des commentaires superficiels sur la complexité de ses partitions. À partir d’une étude des esquisses de deux œuvres, Kurze Schatten II (1983-89) et Terrain (1992), la présente thèse démontre comment cette complexité constitue le moyen choisi par le compositeur pour réactualiser des catégories traditionnelles, tant dans le domaine des hauteurs que dans celui du rythme et de la forme. Il apparaît également que la complexité sert des enjeux esthétiques précis : par son impact psychologique sur l’interprète, elle investit la musique de Ferneyhough d’une véritable force dramatique, tout en permettant au compositeur de déployer avec une grande liberté les ‘figures’ qui constituent un élément essentiel de sa pensée. Après avoir abordé également les contraintes que présente une telle complexité, on montrera comment l’intérêt de Ferneyhough pour la philosophie de Walter Benjamin se trouve, lui aussi, intimement lié à la complexité de sa musique.
Complexity in the music of Brian Ferneyhough : a philological and aesthetic study
The work of the English composer Brian Ferneyhough (born in 1943) has never stopped arousing impassioned criticisms which, regrettably, are mostly confined to superficial comments on the complexity of his scores. From a study of the sketches of two works, Kurze Schatten II (1983-89) and Terrain (1992), the present thesis seeks to demonstrate how this complexity constitutes the means chosen by the composer to update traditional categories, in terms of pitch as much as rhythm and form. It also seems that the complexity serves precise aesthetic issues: by its psychological impact on the interpreter, it invests Ferneyhough's music of a real dramatic force, while allowing the composer to deploy with great freedom the 'figures' which are such an essential element of his thought. After having approached the constraints which such a complexity presents, the thesis will show how Ferneyhough's interest for Walter Benjamin's philosophy is, too, closely connected to the complexity of his music.