Thèse de doctorat en Sciences économiques
Sous la direction de Denis Bouget.
Soutenue en 2008
à Nantes , en partenariat avec IAE Nantes - Économie & Management (autre partenaire) .
Cette thèse analyse les relations entre les formes de flexibilité et les types de sécurité. Une perspective historique conduit d’abord à souligner la consécration d’un mouvement général et délibéré de sécurisation des travailleurs au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans la plupart des pays industrialisés. À partir du milieu des années 1970, nous montrons l’émergence d’une recherche générale de flexibilité qui dépend des structures institutionnelles nationales sur des marchés du travail en proie au chômage. Ensuite, deux formes d’emploi flexibles sont analysées au regard des formes de sécurité/insécurité, en raison de leurs liens potentiels avec elles : l’emploi temporaire et le travail à temps partiel. L’analyse de données de panel sur un ensemble de pays européens depuis le milieu des années 1980 a permis de considérer les déterminants macroéconomiques et institutionnels de l’emploi flexible. Le travail à temps partiel et l’emploi temporaire constituent un mode d’ajustement de l’emploi par rapport aux fluctuations économiques. Plusieurs facteurs institutionnels, visant la sécurité des travailleurs, exercent une influence sur l’emploi flexible. Dans une perspective microéconomique, en recourant à une analyse économétrique sur données qualitatives à partir de l’European Social Survey dans 18 pays européens, nous montrons que les formes temporaires d’emploi et le travail à temps partiel, lorsque celui-ci est subi, cumulent un ensemble de facteurs sociodémographiques et professionnels peu favorables à leur sécurité. Plusieurs décompositions permettent de mettre en évidence la dimension centrale du genre dans la relation entre flexibilité et sécurité.
Flexibilities and securities on european labour markets
This thesis analyses the relationships between forms of flexibility and types of security. Firstly, a historical perspective emphasises the consecration of a general and deliberate movement aiming to enhance worker security in the aftermath of the Second World War in several industrialised countries. We show the emergence since the middle of the 1970s of a general trend toward greater flexibility that depends on labour market institutional settings. Secondly, two forms of flexible employment are analysed according to security/insecurity types: temporary employment and part-time work. Business cycle and institutional factors are considered within a panel data analysis of several European countries from the middle of the 1980s. Temporary employment and part-time work are a mean to adjust employment level to business cycle. Several institutional factors aiming to secure workers influence flexible employment. From a microeconomic point of view, we turn to econometric qualitative data analysis with the European Social Survey covering 18 countries. We evidence that temporary employment and part-time work, especially when this latter is constrained, accumulate several sociodemographic and professional factors that are unfavourable to their security. Several decompositions allow us to show the preponderant dimension of gender in the relationship between flexibility and security.