Auteur / Autrice : | Brigitte Charnier |
Direction : | Philippe Walter |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Résumé
1852 : acte de naissance officiel de la chanson populaire, appelée chanson folklorique puis chanson traditionnelle, ce qui concrétise au mieux la notion de chanson transmise oralement. Durant le XXè siècle, les travaux des médiévistes ouvrent la voie à une meilleure compréhension de l'oralité dans l'épopée et la lyrique médiévales, jetant un pont vers les folkloristes. Si des médiévistes établissent des liens entre folklore, mythe et narration, les folkloristes s'arrêtent aux emprunts issus de la lyrique médiévale. Or la complainte de "La Blanche Biche", par la thématique de la métamorphose et le topos de la chasse au blanc cerf, se situe au carrefour des préoccupations médiévistes et folkloristes. Face à la multiplicité des versions et les pratiques de certains collecteurs, comment constituer un corpus répondant aux critères de l'oralité. Linguistique médiévale et versification lettrée permettront, par analyse comparatiste, d’éliminer les "fausses" versions. 18 versions serviront donc de support à l'analyse herméneutique. La localisation particulière de la complainte (de l'ouest à l'est en passant par le nord) appelle un questionnement sur les origines spatio-temporelles. Cette étape entraîne une analyse géo-linguistique et lexicale d'où ressort l'ambiguïté polysémique attachée au mot "biche" qui désignerait un animal. Contes, légendes, croyances narrant une chasse à la biche dévoilent un scénario constant où l’animal chassé évoque la déesse-mère. L'analyse onomastique des prénoms que revêt la fille/biche selon les chansons confirme l'aspect thériomorphe de la déesse. Sous un vernis chrétien subsiste une parole païenne réaffirmant la toute puissance de la déesse-mère.