Thèse soutenue

Raimon Panikkar et l'Interculturel : racines théologiques et environnement philosophique d'une ontologie relationnelle
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Auteur / Autrice : Maria Kopecka-Verhoeven
Direction : Claude LangloisTomáš Halík
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris, EPHE en cotutelle avec Univerzita Karlova (Prague)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses

Résumé

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Raimon Panikkar est l’un des plus grands penseurs actuels du dialogue interculturel. Ses origines familiales – son père était un indien hindou et sa mère une espagnole catholique – ont prédestiné son parcours intellectuel. Après des études de chimie, de philosophie (Barcelone, Bonn, Madrid) et ensuite en théologie (Madrid et Rome), il est parti en Inde, où il est devenu l’un des protagonistes du dialogue de la pensée chrétienne avec l‘orient, en particulier avec la culture indienne. Il a poursuivi son activité, comme professeur dans différentes prestigieuses universités américaines. Nous étudions d’abord l’environnement théologique et philosophique de la pensée panikkarienne. Panikkar a progressivement développé dans ses travaux, l’idée de la nécessité d’une complémentarité entre l’Occident et l’Orient. Il a commencé par comparer les concepts religieux et philosophiques en utilisant l’analogie fonctionnelle (comparaison de la perception de la réalité, de Dieu, des concepts métaphysiques tels que la transcendance, l’immanence, etc. ). Très vite, il est passé au plan existentiel, qui abouti à la conviction de la relativité de toute la réalité et à l’établissement de la relation comme élément constitutif de l’être. Pour l’exprimer, Panikkar va utiliser le terme « non-dualité » (plus tard « a-dualité ») dont le concept est inspiré par la philosophie indienne d’Advaita Vedanta en relation avec la doctrine chrétienne de la Trinité. La « non-dualité », ou la conscience de la relativité radicale, nous la présenterons ensuite comme la référence de base de la pensée dialogique de Panikkar. Son concept de « dialogue dialogal » reflète l’expérience existentielle de la réalité pluraliste, définie par la relation et postule la même idée que la philosophie du dialogue : être le seul moyen de la rencontre véritable et de la connaissance de l’autre. Mais Panikkar remplace la dualité relationnelle, qui est le fondement de l’altérité de la philosophie dialogique, par la polarité, où le tu et le je n’existent que comme relation. Enfin, nous concentrons l’attention sur la manière dont la relation à l’ »autre » est développée dans la « philosophie interculturelle ». Cette nouvelle méthode de « philosopher » reconnaît, d’une certaine façon, le pluralisme philosophique et d’autres formes de penser que la rationalité occidentale. Dans le cas de Panikkar, nous assimilons la réflexion interculturelle à une conscience critique de l’incompatibilité des différents systèmes humains et de l’impossibilité de réduire la réalité à un seul centre d’intelligibilité. Cela exclut la validité universelle de tout système, mais suivant le principe de l’ontologie relationnelle de Panikkar, leur unicité reste inséparable de leur conditionnement mutuel.