Thèse soutenue

Essais sur l'évaluation quantitative des concentrations

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Auteur / Autrice : Jrisy Esther Motis Espejel
Direction : Marc Ivaldi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie mathématique et économétrie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Cette thèse contribue à l'analyse quantitative des fusions horizontales (concentrations). Elle propose des outils quantitatifs innovateurs pour étudier les gains des fusions, les déterminants de leurs gains de synergie, et la puissance prédictive des tests de pouvoir de marché utilisés par des autorités de concurrence pour bloquer ou autoriser une concentration. Dans le premier chapitre, nous analysons une large liste de différents motifs de fusions-acquisitions qui ont été proposés dans les littératures d’organisation industrielle et de la gouvernance de l’entreprise. Nous les classons selon les bénéficiaires de l’opération, à savoir les propriétaires ou les dirigeants des sociétés qui fusionnent. Nous analysons également les différentes méthodes empiriques qui ont été proposées pour étudier les motifs, les gains et les effets des fusions. Le deuxième chapitre propose un outil analytique et empirique pour examiner les sources de gains d'efficacité des fusions. Pour ceci, nous distinguons explicitement les gains d'efficacité technique des synergies, les premiers étant ceux qui peuvent être obtenus par d'autres moyens que la fusion et les seconds étant spécifiques à la fusion. Nous trouvons que les gains de synergie sont associés à la réorganisation des biens intangibles. Dans le troisième chapitre, nous proposons une méthodologie pour estimer les gains des fusions, tout en contestant le paradoxe de la fusion (échec de fusions) et les problèmes d'identification rencontrés dans des méthodes sous forme réduite. Avec une base de données contenant les caractéristiques des firmes qui fusionnent et les prix payés pour la firme acquise, nous mettons en œuvre une approche structurale pour estimer les gains des acquéreurs en interprétant une fusion comme une enchère. Nous estimons donc les valeurs privées que les enchérisseurs attribuent aux cibles ainsi que leurs rentes informationnelles. Nous trouvons des gains positifs et significatifs et nous confortons l'hypothèse de synergie, à savoir que les gains sont déterminés par la complémentarité des actifs spécifiques aux firmes fusionnées. Dans le quatrième chapitre nous étudions l'exactitude individuelle et relative de deux tests de pouvoir de marché: l'Index de Herfindahl Hirschman (l'lHH) et le modèle de simulation des effets unilatéraux. Nous proposons une méthodologie pour comparer leur puissance prédictive en les appliquant dans une économie hypothétique. Nous constatons que, quand rapproche économétrique structural manque (le test des effets unilatéraux), l'approche de concentration (l' IHH) est biaisée vers le haut. En outre, le test des effets unilatéraux est influencé par la taille du marché, ou plus précisément par la taille du marché du bien extérieur. En particulier, quand celle-ci est grande, une décision basée sur l’lHH n'aurait rien à voir avec une décision basée sur des effets unilatéraux. En général, le test des effets unilatéraux est plus performant, en capturant la vraie situation du marché, que le test de l’IHH.