La lutte en France : histoire d’une sportification contrariée
Auteur / Autrice : | Frédéric Loyer |
Direction : | Luc Collard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Caen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Il est classique d’envisager le sport comme l’aboutissement de la motricité ludique. Pourtant, en nombre d’adhérents, la lutte olympique à « mains plates » - injustement baptisée « gréco-romaine » - est rattrapée par une lutte régionale : le gouren breton. Par une approche diachronique et synchronique il s’agira de révéler les mécanismes d’une sportification contrariée. Cette recherche se fait par le décryptage de nombreux documents historiques et l’analyse comparée des fiches de jeux portant sur la logique interne des deux formes de luttes. Issue du monde du spectacle, repris par le catch, la logique interne de la lutte « gréco-romaine » s’est progressivement rigidifiée en se sportifiant. La compétition sportive est désormais sa seule forme d’expression. Elle passe par une violence autant symbolique (violation de l’espace intime par le jeu au sol) que réelle (degré important des chocs lors des chutes) en décalage avec le proces de pacification des moeurs. En conservant sa tonalité festive, le gouren présente un caractère plus souple accessible à un large public. Femmes et enfants peuvent s’y investir dans sa version loisir. Même sous sa forme compétitive, le gouren préserve une identité régionale forte. En matière de lutte, le sport n’est sans doute pas le nec plus ultra du jeu.