Déterminisme des tactiques de vie chez la truite commune Salmo trutta : influences maternelles et environnementales sur le comportement migratoire des juvéniles

Life history tactics in brown trout (Salmo trutta) : environmental and maternal determinants of juvenile migration

• Auteur / Autrice : Marie-Laure Acolas
• Direction : Jean-Marc Lebel, Jean-Luc Baglinière
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Physiologie, biologie des organismes, populations, interactions
• Date : Soutenance en 2008
• Etablissement(s) : Caen

Mots clés

Mots clés contrôlés

Isotopes stables en écologie

Biotélémétrie

Habitat

Reproduction (biologie)

Migration

Truites

Mots clés libres

Juvénile

Taille

Tactiques

Marquage--Recapture

Résumé

Le déterminisme des migrations reste peu connu notamment chez certaines espèces où la migration est partielle. La truite commune présente différentes tactiques de vie, de la résidence stricte à la migration dans le réseau hydrographique (truite de rivière) jusqu’en mer (anadromie). Le présent travail réalisé en milieux contrôlé et naturel (rivière Oir, Basse-Normandie) analyse les effets maternels sur les performances des jeunes stades et l’influence des facteurs environnementaux dans le déterminisme de ces tactiques. Dans un premier temps, nous mettons en évidence une forte variabilité de la taille des œufs en fonction de l’origine migratoire et du régime alimentaire des femelles. Cet effet maternel agit sur les performances des juvéniles, mais il est modulé par les conditions d’incubation (hypoxie) et limité dans le temps (un mois post-émergence). Ensuite, l’analyse des trajectoires individuelles des juvéniles dans un affluent frayère souligne l’influence de l’âge et de la saison sur la migration. En revanche, la taille des juvéniles, leur densité, leur comportement alimentaire et l’utilisation de l’habitat ne semblent pas être des déterminants précoces de la migration. Dans la limite des facteurs étudiés, aucun patron déterministe du comportement migratoire des juvéniles ne se dégage clairement. Le déterminisme de la migration serait alors complexe et nécessiterait une approche élargie à l’ensemble du réseau hydrographique et à d’autres facteurs (physiologie des juvéniles, héritabilité comportementale). En outre, les deux tactiques de vie dans la population de l’Oir, truites de rivière ou anadrome, se maintiendraient dans le cadre d’une stratégie conditionnelle.

The determinants of animal migration are still misunderstood, especially when intrapopulation variation in the propensity to migrate, i. E. Partial migration, is observed. For brown trout, migration is a flexible trait that includes strict residency in head water, movements within the watershed and anadromy. Laboratory and field experiments have been carried out in the Oir River (Normandy, France) to identify possible maternal effects and the role of the environment on juvenile migration. First, the existence of a high variability in ova size is outlined and appears to depend on both migratory origin and diet of females. Such difference in egg size leads to variations in survival and size of the progeny. However, such maternal effects depend on environmental conditions during egg incubation and only last for one month after emergence. Second, analysis of life histories for juveniles that have been individually tagged in a nursery stream underline that migration is season and age-dependent. However, we found no effect of juvenile body size, density, diet, habitat use and spatial behaviour on migration. Although many parameters were studied, we failed in finding a convincing relationship between juvenile migration and environmental or maternal origin. Therefore, juvenile migration in brown trout is possibly ruled by other mechanisms occurring at a larger scale on the river catchment or related to juvenile metabolism and genetic. Furthermore, both anadromous and freshwater resident tactics in the Oir River would likely be maintained within a conditional strategy.