Thèse de doctorat en Histoire, langues, littérature anciennes
Sous la direction de Jean-Michel Roddaz.
Soutenue en 2008
à Bordeaux 3 .
Cette étude est consacrée à l’histoire de la famille des Scipions, depuis son apparition, au IVe s. Av. J. -C. , jusqu’à l’effacement du rôle politique de cette grande maison patricienne au Ier s. Av. J. -C. Issu de la vaste gens Cornelia, le lignage des Scipions s’affirme entre le IVe et le IIIe siècle, notamment à travers des usages onomastiques et sépulcraux spécifiques qui contribuent à le distinguer désormais de la structure gentilice antérieure, en même temps qu’ils forgent une identité familiale puissante, fédératrice et durable qui inscrit ses membres dans la solidarité et la continuité sur plusieurs générations. Occupant une position de premier plan au sein de la société aristocratique romaine au temps des guerres puniques, les Scipions offrent ainsi un exemple familial remarquable de l’expression sociale des valeurs, des stratégies et des mentalités de la «meilleure» nobilitas d’époque médio-républicaine. L’idéal social de la noblesse romaine était fondamentalement défini par la participation à l’exercice du pouvoir et à la politique. Les Scipions en offrent un exemple achevé qui révèle également l’importance de la structure familiale dans la vie publique romaine. L’implication précoce et constante des Scipions en faveur de l’extension de la puissance romaine contribua ainsi largement à renforcer l’identité familiale et à conforter l’influence sociale et politique des représentants de la famille. Mais au cours du IIe siècle, la cohésion lignagère s’effrite lentement et les rivalités et les dissensions familiales finissent par l’emporter sur la solidarité qui avait jusque-là prévalu, précipitant alors le déclin social et politique de la maison des Scipions.
The "Cornelii Scipiones" : power and family in the Republican Rome
This is an historic study of the Scipionic family, since its appearance in the fourth century B. C. Until the decline of the political role of this great patrician house in the first century B. C. Originated from the vast Cornelia gens, the lineage of the Scipiones asserts itself between the fourth and the third century, especially through onomastic and sepulchral specific behaviours that contributed to distinguish them from precedent gentilician structure, as they build a powerful, unifiying and durable family identity placing its members in solidarity and continuity over several generations. Occupying a leading position in the Roman aristocratic society in the Punic wars age, the Scipiones show a remarkable family example of the expression of social values, strategies and mentalities of the «best» nobilitas of the Mid-Republican period. The social ideal of Roman nobility was essentially defined by participating in governance and politics. The Scipiones offer an accomplished example of it, pointing out the importance of family structure in Roman public life. The early and constant implication of the Scipiones in the extension of Roman power contributed significantly to strengthen the family identity and enhance social and political influence of the family members. However, along the second century, cohesion lineage slowly crumbles away, and rivalries and dissensions eventually outweight the familial solidarity that had previously prevailed, precipitating then social and political decline of the Scipionic House.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2012 par Ausonius à Bordeaux et par Diffusion De Boccard à Paris
Les Scipions : famille et pouvoir à Rome à l'époque républicaine