Thèse soutenue

Apprentissage automatique et compréhension dans le cadre d'un dialogue homme-machine téléphonique à initiative mixte
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Auteur / Autrice : Christophe Servan
Direction : Renato De MoriFrédéric Béchet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : Information, Structures, Systèmes (MontpellierÉcole Doctorale2009-2014)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire informatique d'Avignon
Jury : Président / Présidente : Marc El-Bèze
Examinateurs / Examinatrices : Géraldine Damnati, Yannick Estève
Rapporteurs / Rapporteuses : Kamel Smaïli, Sophie Rosset

Résumé

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Les systèmes de dialogues oraux Homme-Machine sont des interfaces entre un utilisateur et des services. Ces services sont présents sous plusieurs formes : services bancaires, systèmes de réservations (de billets de train, d’avion), etc. Les systèmes de dialogues intègrent de nombreux modules notamment ceux de reconnaissance de la parole, de compréhension, de gestion du dialogue et de synthèse de la parole. Le module qui concerne la problématique de cette thèse est celui de compréhension de la parole. Le processus de compréhension de la parole est généralement séparé du processus de transcription. Il s’agit, d’abord, de trouver la meilleure hypothèse de reconnaissance puis d’appliquer un processus de compréhension. L’approche proposée dans cette thèse est de conserver l’espace de recherche probabiliste tout au long du processus de compréhension en l’enrichissant à chaque étape. Cette approche a été appliquée lors de la campagne d’évaluation MEDIA. Nous montrons l’intérêt de notre approche par rapport à l’approche classique. En utilisant différentes sorties du module de RAP sous forme de graphe de mots, nous montrons que les performances du décodage conceptuel se dégradent linéairement en fonction du taux d’erreurs sur les mots (WER). Cependant nous montrons qu’une approche intégrée, cherchant conjointement la meilleure séquence de mots et de concepts, donne de meilleurs résultats qu’une approche séquentielle. Dans le souci de valider notre approche, nous menons des expériences sur le corpus MEDIA dans les mêmes conditions d’évaluation que lors de la campagne MEDIA. Il s’agit de produire des interprétations sémantiques à partir des transcriptions sans erreur. Les résultats montrent que les performances atteintes par notre modèle sont au niveau des performances des systèmes ayant participé à la campagne d’évaluation. L’étude détaillée des résultats obtenus lors de la campagne MEDIA nous permet de montrer la corrélation entre, d’une part, le taux d’erreur d’interprétation et, d’autre part, le taux d’erreur mots de la reconnaissance de la parole, la taille du corpus d’apprentissage, ainsi que l’ajout de connaissance a priori aux modèles de compréhension. Une analyse d’erreurs montre l’intérêt de modifier les probabilités des treillis de mots avec des triggers, un modèle cache ou d’utiliser des règles arbitraires obligeant le passage dans une partie du graphe et s’appliquant sur la présence d’éléments déclencheurs (mots ou concepts) en fonction de l’historique. On présente les méthodes à base de d’apprentissage automatique comme nécessairement plus gourmandes en terme de corpus d’apprentissage. En modifiant la taille du corpus d’apprentissage, on peut mesurer le nombre minimal ainsi que le nombre optimal de dialogues nécessaires à l’apprentissage des modèles de langages conceptuels du système de compréhension. Des travaux de recherche menés dans cette thèse visent à déterminer quel est la quantité de corpus nécessaire à l’apprentissage des modèles de langages conceptuels à partir de laquelle les scores d’évaluation sémantiques stagnent. Une corrélation est établie entre la taille de corpus nécessaire pour l’apprentissage et la taille de corpus afin de valider le guide d’annotations. En effet, il semble, dans notre cas de l’évaluation MEDIA, qu’il ait fallu sensiblement le même nombre d’exemple pour, d’une part, valider l’annotation sémantique et, d’autre part, obtenir un modèle stochastique « de qualité » appris sur corpus. De plus, en ajoutant des données a priori à nos modèles stochastiques, nous réduisons de manière significative la taille du corpus d’apprentissage nécessaire pour atteindre les même scores du système entièrement stochastique (près de deux fois moins de corpus à score égal). Cela nous permet de confirmer que l’ajout de règles élémentaires et intuitives (chiffres, nombres, codes postaux, dates) donne des résultats très encourageants. Ce constat a mené à la réalisation d’un système hybride mêlant des modèles à base de corpus et des modèles à base de connaissance. Dans un second temps, nous nous appliquons à adapter notre système de compréhension à une application de dialogue simple : un système de routage d’appel. La problématique de cette tâche est le manque de données d’apprentissage spécifiques au domaine. Nous la résolvons en partie en utilisant divers corpus déjà à notre disposition. Lors de ce processus, nous conservons les données génériques acquises lors de la campagne MEDIA et nous y intégrons les données spécifiques au domaine. Nous montrons l’intérêt d’intégrer une tâche de classification d’appel dans un processus de compréhension de la parole spontanée. Malheureusement, nous disposons de très peu de données d’apprentissage relatives au domaine de la tâche. En utilisant notre approche intégrée de décodage conceptuel, conjointement à un processus de filtrage, nous proposons une approche sous forme de sac de mots et de concepts. Cette approche exploitée par un classifieur permet d’obtenir des taux de classification d’appels encourageants sur le corpus de test, alors que le WER est assez élevé. L’application des méthodes développées lors de la campagne MEDIA nous permet d’améliorer la robustesse du processus de routage d’appels.