Thèse de doctorat en Neurosciences cognitives
Sous la direction de Patrick Berquin.
Soutenue en 2008
à Amiens .
Le Trouble Déficitaire d ’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble fréquent chez l'enfant d'âge scolaire (de 1 à 5 %) à l’origine de troubles du comportement et des apprentissages. Les origines sont manifestement plurifactorielles faisant intervenir des facteurs génétiques et environnementaux. L’hypothèse d’un dysfonctionnement des réseaux neuronaux qui sous-tendent les fonctions attentionnelles et exécutives (notamment le contrôle inhibiteur) au cours du développement est communément admise. Différents types de dysrégulation de l'activité cérébrale ont été observés. L’utilisation des techniques de potentiels évoqués et d’EEG quantifié permet de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les processus de contrôle inhibiteur qui seraient déficients chez le TDAH. C’est sur ces hypothèses qu’a été développé une approche thérapeutique par neurofeedback, c’est à dire l’utilisation d’un conditionnement opérant et d’une autorégulation de l’activité cérébrale pour améliorer les difficultés comportementales et cognitives des enfants TDAH. Nous avons cherché à vérifier l’hypothèse selon laquelle les enfants présentant un TDAH avaient des modifications électroencéphalographiques et des potentiels évoqués traduisant une « dysrégulation neuronale » et à évaluer l’efficacité du neurofeedback sur des critères cliniques, neuropsychologiques et expérimentaux. Ces études ont été réalisées de façon comparatives dans 3 groupes d’enfants : un groupe contrôle d’enfants sains et 2 groupes d’enfants présentant un TDAH, l’un traité par méthylphénidate l’autre par une méthode de neurofeedback. L’analyse des résultats indique une diminution des composante P1 (pour Nogo versus Go) chez les enfants TDAH comparé aux enfants contrôles. A l’aide d’EEG quantifié, l’analyse des bandes de fréquences au repos et durant la CPT-AX révèle des patterns opposés dans les deux groupes. Les résultats de cette étude suggèrent un dysfonctionnement des réseaux neuronaux qui sous-tendent les fonctions attentionnelles et exécutives dans le TDAH, ainsi qu’une efficacité du traitement par neurofeedback quant à l’amélioration des capacités cognitives des enfant TDAH. Nous discutons la possibilité que la technique de neurofeedback puisse constituer ou venir en complément du traitement pharmacologique
Electroencephalographic characteristics of children with attention-deficit/hyperactivity disorder and evaluation of the effects of neurofeedback on attentional fonctions
Pas de résumé disponible.
Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder (ADHD) is a frequent behavioral childhood disorder of school-aged children (1-5%),. ADHD is a mulifactorial disorder with both Genetic and environmental contributions. The hypothesis of neural networks dysfunction which underlie the attentional and executive functions (in particular response inhibition) during the development is commonly known. Different types of cerebral activity dysregulation have been observed. Quantitative EEG and Event-Related Potentials techniques allow examination of electrical representations of the underlying probable impaired executive and inhibition processes in ADHD. The concept of neurofeedback as a treatment for AD/HD is based on these hypothesis; it is claimed that operant conditioning and self-regulation of cerebral activity can improve the behavioral and cognitive problems of children with ADHD. In the present work we first aimed to evaluate the hypothesis of electrophysiological perturbations underlying the deficit in executive/inhibition functions of ADHD. The second issue of interest was to evaluate the effectiveness of neurofeedback based on clinical, neuropsychological and experimental measures. In a series of studies, three groups were compared; healthy children as a control group, and two groups of children with ADHD whom were treated either by neurofeedback or by methylphenidate. The result of ERP study indicated an increment of P1 component in Nogo versus Go trails in ADHD children as compared with controls. The analysis of frequency bands showed that compared with rest baseline, the CPT-AX induced an opposite pattern in the two groups. The results of this study suggest a neural network dysfonctions which underlies attentional and executive functions deficit of ADHD, as well as the effectiveness of the neurofeedback in treating the principal symptoms and the cognitive capacities of ADHD. Our findings might provide further support to the view that neurofeedback can be considered as an effective treatment for ADHD, at least it can be considered as an appropriate adjunctive treatment for incomplete or non-responders to medication as well as for those their parents favour a nonpharmacological treatment