Thèse de doctorat en Biologie des populations et écologie. Paléoécologie
Sous la direction de Jacques-Louis de Beaulieu et de Ḥusayn Aẖānī.
Soutenue en 2008
à Aix-Marseille 3 .
Cette étude est une contribution aux recherches palynologioues dans l'ouest de l'Iran. L'analyse pollinique a été effectuée sur deux longues séquences lacustres du Lac Urmia (nord-ouest) Iran) et deux courtes carottes des lacs Maharlou (sud-ouest) et Almalou (nord-ouest). De plus, une étude pluie pollinique-végétation dans le nord-est d'Iran a aidé à interpréter les assemblages polliniques sub-fossiles. L'enregistrement pollinique du Lac Urmia a permis pour la première fois de reconstruire les changements de végétation dans cette région depuis 200 ka, alors que les séquences précédemment étudiées ne remontaient pas à plus de 48 ka. Une steppe marquée par une alternance d'Artemisia et des peuplements xérophytes épars à Ephedra, Atraphaxis, Pteropyrum et Nitraria constituaient la végétation dominante pendant les glaciaires alors que les interglaciaires étaient marqués par une phase d'expansion des chênaies et des junipéraies. Le dernier interglaciaire (Interglaciaire Sahand, MIS 5e) a débuté avec le remplacement abrupt dits steppes à Artemisia par les chênaies et des junipéraies ouvertes et des formations pré-steppiques à Pistacia et Amygdalus. Le climat paraît avoir été plus clément qu'aujourd'hui, comme le montre l'importance des peuplements de Zelkova. La dynamique de la végétation post-glaciaire diffère de celle du dernier interglaciaire car l'expansion des chênaies ne se produit qu'à partir du milieu de l'Holocène (~6,5OO cal an av. J. C. ). Le début de l'Holocène est marqué par une période d'expansion des pelouses/steppes riches en Poacées. L'impact humain sur la végétation naturelle apparaît clairement à partir de l'Âge du Fer (~3,500 cal an Av. J. C. ) dans le sud du Zagros (région du Lac Maharlou) et dans le nord-ouest de l'Iran (plateau de l'Azerbaijan iranien). La phase agricole la plus importante est enregistrée pendant les périodes impériales perses (culture dés céréales et d'arbres fruitiers). A partir du 18eme siècle, les effets de l'action humaine sont les plus importants jamais notés dans l'histoire. L'étude des-spores et des macro-restes fossiles du nord-ouest de l'Iran a mis en évidence la présence d'espèces relictuelles de bryophytes (Riella et Meesia] qui montre l'intérêt floristique et biogéographique de cette zone pour de futures études botaniques et la mise en place de mesures de protection de la flore.
Palaeoenvironmental changes in Iran during the last two climatic cycles (vegetation-climate-anthropisation)
Pas de résumé disponible.
This study is a contribution to palynological investigations in western Iran. Two long lacustrine cores from Lake Urmia and two short cores from lakes Maharlou (SW) and Almalou (NW) were studied by pollen analysis. Moreover, a modern pollen rain-vegetation study helped to interprete the sub-fossil pollen assemblages in terms of vegetation type. Pollen records of Lake Urmia in NW Iran permitted extending the vegetation record of the Near East from 48 ka back to 200 ka. It shows the expansion of oak and juniper woodlands during the interglacial periods and the dominance of Artemisia/grass steppes with scattered xerophytic shrubs such as Ephedra, Pteropyrum, Atraphaxis, and Nitrana during the glacial periods. Last interglacial period or Sahand Interglacial started with the sudden replacement of the Artemisia steppe with Quercus and Juniperus woodlands and Pistada-Amygclalus scrubs. Climate was most probably moister and warmer than the Holocene because of the presence of well developed stands of Zelkova, a mesic thermpphilous relict tree. The vegetation dynamics during the Holocene was different from the Last Interglacial with the post-glacial tree expansion being delayed until the middle Holocene (~6,500 cal yr BP) and a prolonged period of grass steppes/grasslands during the early Holocene. High-resolution pollen analysis of late Holocene sediments showed that human impact on natural vegetation which had already started during the early Holocene, became much stronger since the Iron Age (~3,500 cal yr BP) in both southern (Lake Maharlou area) arid northern section of the Zagros Mountains and in Iranian Azarbaijan Plateau. The most prominent cultural phase took place during the Persian empires evidenced by pollen indicators of extensive agriculture and fruticulture. The strongest human activities were practiced during the last two centuries. Spore and macro-remain sub-fossil analyses demonstrated the wesence of the relict bryophyte species (Riella, Meesia) in NW Iran suggesting the floristic and biogeographical importance of these zones for botanical studies and protection policies.