Thèse soutenue

Aspects économiques de gestion de l'eau souterraine

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Elsa Martin
Direction : Christophe Deissenberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de sciences économiques
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse s'intéresse à des problèmes économiques de gestion de l'eau souterraine. Elle s'articule en trois essais mis en relief par un chapitre introductif qui fait le tour de la littérature existante sur le sujet, en explicitant de manière détaillée les différentes inefficacités de l'exploitation de l'eau souterraine étudiées ensuite. Le premier essai propose de modéliser une situation réelle : celle de la nappe d'eau souterraine de la Crau, dans les Bouches-du-Rhône. Il repose sur la construction d’un jeu statique à la Nash où des agents hétérogènes (urbains et industriels) puisant l'eau de la nappe sont la cause de sa surexploitation. Dans le même temps, une association d'irrigants contribue à son alimentation, via les percolations induites par son activité, tout en en supportant les coûts. Il est alors démontré qu'une structure locale de gestion de l'aquifère peut toujours trouver un équilibre budgétaire en utilisant les redevances visant à limiter la surexploitation de la ressource pour financer les subventions destinées à favoriser son approvisionnement optimal par l'association. L'objectif du deuxième essai est un peu différent dans la mesure où il s'agit de mettre en évidence, dans le cadre d'un modèle de contrôle optimal dynamique avec agents représentatifs, les inefficacités dues à l'absence de coordination des politiques d'internalisation des externalités mises en place au niveau européen, via la directive cadre sur l'eau et la politique agricole commune. Il est démontré que, lorsqu'une nappe d'eau souterraine constitue le vecteur de plusieurs externalités positives et négatives exercées par différents secteurs, celles-ci peuvent se compenser de telle manière que la mise en oeuvre de ces politiques, par deux autorités distinctes jouant un jeu de Nash en boucle ouverte, génère des inefficiences. Dans ce cas précis, la solution efficace consiste en un schéma fiscal coordonné entre les deux autorités. Le dernier essai fournit un éclairage nouveau sur l'effet dit de Gisser et Sanchez, selon lequel une politique de gestion de l'eau souterraine n'engendrerait pas de bénéfices significatifs par rapport à une situation sans contrôle. Pour ce faire, le jeu différentiel proposé par Rubio et Casino (2001) est repris en endogénéisant le nombre d'utilisateurs de la ressource. Il est alors démontré que, à l'état stationnaire, l'effet ne joue plus car le bénéfice est nul à l'équilibre de long terme alors qu'il est positif en cas de gestion par un planificateur unique.