Thèse soutenue

Etude des mécanismes cellulaires mis en jeu dans trois pathologies du système moteur

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Auteur / Autrice : Arnaud Jacquier
Direction : Georg Haase
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neuroscience
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Parmi les pathologies des neurones moteurs, la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) se caractérise par une atteinte des neurones moteurs supérieurs et inférieurs alors que la Sclérose Latérale Primitive (SLP) et la Paraplégie Spastique Héréditaire (PSH) affectent principalement les neurones moteurs supérieurs. La maladie de Charcot Marie Tooth (CMT) se distingue par une atteinte démyélinisante ou axonale des neurones moteurs inférieurs et sensitifs. Mon travail de thèse a porté sur l’étude de la fonction de trois gènes mutés dans ces pathologies. 1. Des mutations autosomiques récessives du gène ALS2/alsine sont responsables de formes juvéniles de SLA, SLP et PSH. Alsine agit comme un facteur d’échange de nucléotides guanyliques pour les petites GTPases Rac1 et Rab5. Par la technique d’interférence à l’ARN, nous avons montré que la déplétion en Alsine perturbe l’endocytose des neurones moteurs inférieurs et induit de manière Rac1-dépendante un retard de croissance axonale et la mort cellulaire. Nous avons également démontré que les astrocytes sécrètent un facteur soluble capable de protéger les neurones moteurs inférieurs contre la perte d’Alsine. Cet effet protecteur pourrait expliquer la préservation relative de ce type de neurones chez les patients et les souris « knock out » pour alsine. 2. Des mutations dans frabine, un facteur d’échange de nucléotides guanyliques pour les GTPases de la famille Rho, ont été identifiées dans deux familles consanguines souffrant de CMT4H, une forme autosomique récessive démyélinisante de CMT. Nous avons montré que Frabine colocalise avec le cytosquelette d’actine dans les neurones moteurs et dans une lignée de cellules de Schwann. In vitro, l’expression des formes pathologiques de Frabine abolit la formation de filopodes révélant une perte d’activation de Cdc42. In vivo, les mutations de frabine pourraient affecter la prolifération, la différenciation ou le triage radial des cellules de Schwann. 3. Des mutations dans le gène superoxyde dismutase 1 (Sod1) représentent la cause la plus fréquente de SLA familiales. Les neurones moteurs de souris modèles hSod1 mutée présentent une hypersensibilité à une voie de mort induite par les agonistes de Fas ou l’oxyde nitrique (NO) qui peuvent être produits par la glie. Nous avons montré que cette hypersensibilité était liée à l’existence d’une boucle d’amplification NO-FasL-Fas-NO. Nos données suggèrent que l’accumulation progressive de NO ou d’autres effecteurs toxiques contribue à la cinétique lente et à la propagation de proche en proche du processus neurodégénératif. L’ensemble de ces résultats souligne l’importance de mécanismes non-cellule autonomes dans les pathologies dégénératives du système moteur.