Thèse soutenue

Caractérisation des populations de poules locales (Gallus gallus) au Cameroun
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Auteur / Autrice : Jean-Claude Fotsa
Direction : Etienne Verrier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique animale et systèmes de production
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Institut national agronomique Paris-Grignon (1971-2006)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La caractérisation zootechnique, phénotypique et moléculaire des populations de poules locales des hauts plateaux et des forêts a été menée pour une meilleure connaissance de la variabilité génétique disponible et de leurs potentialités, afin de développer des stratégies d’amélioration et de conservation. Il ressort en milieu paysan que les poules locales représentent 69,4% des espèces élevées sous la responsabilité des femmes (57%). Leur élevage est motivé par leur adaptation au milieu (56%), la qualité des produits locaux (27%) et les traditions culturelles (15%). Les sujets du Sud et de l’Est étudiés sur le terrain ont des poids comparables (1400g chez les mâles et 1160g chez les femelles), mais inférieurs à ceux des animaux du Centre (1665g chez les mâles et 1259g chez les femelles). La ponte annuelle déclarée est en moyenne de 54 œufs au Sud, 51 au Centre et 49 à l’Est et le taux d’éclosion est supérieur à 80%. La diversité phénotypique montre la faible fréquence (1 à 10%) de plusieurs mutations (tarse emplumé, huppe, cou nu, barbe et favoris, frisé, nanisme) alors que la fréquence est plus élevée pour le plumage de couleur noire étendue (locus E) et argenté (locus S). En milieu contrôlé en station, les mâles labels normaux (FR) sont 48,75%, 49,55% et 41,98% plus lourds à 16 semaines d’âge que respectivement ceux du Centre, du Sud et du Nord-Ouest/Ouest (NO/OU). L'indice de consommation entre 12 et 16 semaines d’âge est de 3,16 pour le FR et varie de 3,92 à 4,16 chez les écotypes locaux. Les femelles FR (1550g) et les labels naines FR1 (1260g) sont plus lourdes que la femelle locale (NO/OU) la plus lourde (889g). Les indices de consommation sont de 4,62 (témoins FR et FR1), de 4,94 (Centre), de 4,31 (NO/OU) et de 4,35 (Sud). L’abattage des mâles à 16 semaines montre un taux de gras extrêmement faible chez le label comme chez les écotypes locaux. Le test sensoriel sur les morceaux cuisinés ne montre pas de différence entre label et écotypes locaux pour la tendreté, la jutosité et la flaveur. La mortalité en station a été élevée chez les jeunes mais elle est inférieure à 8% de 18 à 52 semaines d’âges. Chez les femelles adultes, la FR (2604 g) a un poids corporel supérieur à celui de la FR1 (2083 g) tandis que les femelles du NO/OU (1481g), du Centre (1362g) et du Sud (1404g) sont plus légères dans leur ensemble. La masse d’œufs entre 32 et 36 semaines d’âge montre un avantage de la FR1 (875g) et de l’écotype du Sud (803g) par rapport aux autres types génétiques avec toutefois des valeurs comparables entre celles du NO/OU (687g) et de la FR (671g), celle du Centre (722g) étant intermédiaire. Tous ces génotypes montrent de faibles valeurs de consommation résiduelle (–4,70g (Sud), 17,32g (Centre), -50,26g (FR), 11,12g (FR1)) par rapport aux besoins d’entretien et de production. L’emploi de 22 marqueurs microsatellites chez 4 populations locales et 3 lignées commerciales a produit un total de 156 allèles pour une moyenne de 7,09 allèles par locus ; les populations locales présentent une bien plus grande richesse allélique que les commerciales. Chez les populations locales, l’hétérozygotie attendue (He) et observée (Ho) varient respectivement de 0,617 à 0,634 et de 0,628 à 0,664. La population du NO/OU semble plus homogène que celles du Centre et du Sud, qui semblent génétiquement plus proches des lignées commerciales. Un programme d’amélioration génétique d’un troupeau pépinière de poules locales est proposé, en combinaison avec un protocole de croisement à court terme avec le poulet label.