De l'audace ! : la rhétorique argumentative dans le théâtre ''engagé'' en France à la fin du XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Véronique Martin |
Direction : | François-Charles Gaudard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Étudier l'engagement revient à examiner la réception telle que l'a rêvée le scripteur. L'argumentation commence avec le spectataire, représentation de l'instance réceptrice forgée par le scripteur. L'engagement présente une forte historicité - les productions de 1900 brossent une ''histoire de la colère''. L'argument ad personam liant système de croyances, discours et actes, témoigne de l'effectivité de l'action des personnages. Le scripteur élabore une stratégie, étayée par des dispositifs discursifs et scéniques, exigeant du spectataire un acte réceptif intense : le spectataire oscille entre la sentence épidictique et la compréhension des carences de ses propres coyances. Le naturalisme permet de modifier ses représentations mentales - la réception est une activité cognitive. Une oeuvre peut être dite engagée lorsqu'elle présente la conscience qu'a le scripteur des processus d'écriture et de réception. Mais l'engagement trouve ses limites dans ce chamanisme argumentatif, qui proclame l'impuissance du scripteur. A l'horizon du corpus, se profilent les célébrations collectives des années 30 ou le lehrstück brechtien, qui fait du conflit cognitif l'argument même de l'oeuvre.