L'affaire Druaux (1887-1896) : du crime d'empoisonnement par les cantharides à l'intoxication accidentelle par le monoxyde de carbone
Auteur / Autrice : | Sébastien Baleizao |
Direction : | Philippe Hecketsweiler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Médecine |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Résumé
Aux premières stupeurs de deux morts si rapides que rien ne faisait présager, succèdent les suppositions. Les langues se délient, les réflexions s'échangent. On ne dissimule plus ce que l'on pense et on ne tarde pas à prononcer le mot « empoisonnement ». Le parquet hésite et devant l'insistance de la rumeur publique, il cède. Les trois experts rouennais sont unanimes : sans pouvoir identifier avec certitude le poison utilisé, les sieurs Druaux et Delacroix sont bien morts empoisonnés. L'hypothèse la plus probable est celle des cantharides. La veuve Druaux, restée seule avec les deux victimes, est désignée coupable le 15 novembre 1887 d'avoir tué son mari et son frère à Malaunay, en Seine-Inférieure. Comment, neuf ans plus tard, le procès pourra-t-il faire l'objet d'une révision ? La réponse était dans le nom même de leur habitation : « La maison du four à chaux ». Le coupable est un gaz : le monoxyde de carbone. Incolore, inodore, probablement l'un des poisons des plus subtils et des plus puissants. Il aura fallu trois morts et de nombreux accidents pour l'incriminer et libérer une âme innocente. Les experts parisiens s'intéressent à cette affaire et établissent une violente contre-expertise. Plus qu'un prétexte, cette affaire est véritablement l'occasion de faire un point sur les connaissances médicales et scientifiques à la fin du XIXe siècle sur les cantharides et l'oxyde de carbone. Une mise en perspective avec des éléments plus actuels et les progrès faits depuis permet de donner du sens aux acquis de l'époque.