Thèse de doctorat en Sociologie
Sous la direction de Jean-Claude Combessie.
Soutenue en 2007
à Paris 8 .
À partir d'une observation dans un café kabyle, cette recherche socio-ethnologique a permis d'analyser les mises en scène identitaires de trois groupes d'hommes kabyles vivant en Seine-Saint-Denis : deux formés par les anciens, les uns célibataires, les autres mariés, [et un] d'intellectuels plus jeunes, mais pour la plupart retraités. Introduits, initiés par un réseau d'informateurs, nous les avons observés dans ce café et dans ses extensions. Auprès des célibataires dont nous avons partagé l'existence réglée au café, la recherche a impliqué aussi le décryptage d'une mise en scène du silence, une archéologie de leur manière de se taire afin de préserver l'honneur et ce qu'ils ont par ce silence à dire de leur kabylité. Rencontrés dans ce même café, les anciens qui se sont mariés et vivent en famille donnent à voir l'accomplissement de leur trajectoire : une réussite exemplaire, une kabylité conforme sous bien des rapports aux valeurs d'ici et de là-bas. Quant aux intellectuels qui ont "réussi" par l'école, nous les avons accompagnés dans leurs espaces de rencontre : d'autres cafés. Ils nous ont donné à voir et à entendre les manifestations de cette réussite et de leur engagement politique dans la défense de la langue, de l'identité et de la culture berbères. Nous avons privilégié l'un d'eux qui nous a confié en entretien l'autobiographie raisonnée qu'il veut léguer à ses enfants : des mises en scène convenues de la kabylité aux tableaux enchantés de la Kabylie, des rationalisations de l'exil à l'évocation des chances et des obstacles rencontrés dans l'accomplissement d'un destin lui aussi exemplaire, nous avons tenté l'analyse des valeurs identitaires engagées dans ce testament.
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