Thèse de doctorat en Linguistique théorique, descriptive et automatique
Sous la direction de Nicole Rivière.
Soutenue en 2007
à Paris 7 .
La thèse présentée aborde la problématique de la valeur référentielle des unités lexicales. Nous adoptons une représentation métalinguistique qui permet de restituer une interface descriptive entre représentation notionnelle et représentation linguistique à l'aide de trois principes distincts et successifs : le principe d'extraction, de vérification et de projection. Chacun de ces principes fait l'objet d'une application au développement du lexique précoce et plus particulièrement à certains paramètres de production (développement qualitatif régulier et développement quantitatif exponentiel). Nous considérons que les manifestations d'abstraction (principe d'extraction) et celles de prédication participent de schèmes de représentations communs issus des représentations substantielles des phénomènes empiriques. La valeur référentielle d'une unité lexicale découle alors d'un jugement abstrait (analytique ou synthétique) qui isole un ensemble de propriétés empiriques (le centre organisateur) lequel spécifie la notion dans une certaine acception et enfin détermine son domaine d'extension (principe de vérification). A ce stade est associée la problématique de la fluctuation des valeurs référentielles notamment les sous-extensions et les sur-extensions du lexique précoce. Enfin apparaissent les premiers énoncés décris non en terme de distribution ou en raison de leur complexité métrique mais en fonction du nombre de schèmes de représentation que ces énoncés impliquent. Une analyse critique porte alors sur les holophrases et les grammaires à pivots en finissant par élargir les données à la description d'énoncés extraits de trois corpus francophones contenant des prépositions.
This dissertation tackles the question of referential value for lexical units. We assess a metalinguistic representation which accounts for a descriptive interface between a notional and a linguistic representation by considering with three different hypotheses: the principle of contrast, verification and projection. Each of these will be applied on early lexical development and, more specifically, on certain parameters of production (regular development of categorization and exponential vocabulary learning/acquisition). We consider that the manifestations of abstraction and those of predication are combined in a relevant representational schema which is derived from substantial representations of empirical phenomena. The referential value of lexical units rises from an abstract judgment (analytic or synthetic) which isolates a set of functional properties (organizing center) which, in turn, specifies the notion in a distinctive acceptation and determines its domain of extension (principle of verification). The problem of fluctuation of referential values, namely "over-extension" and "under-extension", of early words is linked at this level. Finally, we attempt a description about earlier utterances without any considerations of neither distribution nor length but merely congruent with number of schemas of representation implied in utterances. A critical review and comments on the holophrases and grammars pivot's literature are concluded by analysis about samples of three French speaking data involving prepositions.