Thèse soutenue

Voltaire en Italie (1734-1815) : lecture et censure au siècle des Lumières

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Auteur / Autrice : Laurence Macé
Direction : Sylvain Menant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises et comparée
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Comment la perception d’un auteur et d’une œuvre s’articule-t-elle aux contraintes propres à l’espace culturel étranger dans lequel advient leur réception ? Qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’un « monument » comme Voltaire et que l’espace dans lequel cette réception s’inscrit est perçu aujourd’hui comme idéologiquement hostile, au mieux culturellement hétérogène, à la nature du projet voltairien ? Ce travail reconstruit l’émergence et la réception des textes de Voltaire dans l’Italie du XVIIIe siècle. On y démontre qu’après une première réception limitée au cadre d’une République des Lettres à bout de souffle où Voltaire fait paradoxalement le jeu des cattolici illuminati, la rupture qui intervient à la fin des années 1740, sanctionnée par la condamnation des Œuvres à Rome en 1752, ouvre une seconde phase de la réception voltairienne de l’Italie. La solution de continuité observée, plus idéologique qu’esthétique, prive l’auteur de ses premiers soutiens mais facilite aussi la réception de ses textes dans un espace public qui, en même temps qu’il se constitue, construit à son usage l’œuvre de Voltaire. Une approche pluridisciplinaire s’attachant au rôle de la censure et aux modalités d’appropriation présente la réception non plus comme un phénomène passif relevant d’une stricte adhésion mais comme la construction évolutive et concrète d’une œuvre et d’un auteur. A travers le paradigme de Voltaire, lecture et censure apparaissent comme deux activités aux frontières particulièrement poreuses dans l’Italie du XVIIIe siècle.