Thèse soutenue

Figures de l'altérité au XXe siècle : des bestiaires aux monstres

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Auteur / Autrice : Deerie Sariols Persson
Direction : Daniel-Henri Pageaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

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Résumé

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Le XXe siècle en Occident a hérité de l’imaginaire animal et monstrueux du passé pour le transformer. Les mythes fondateurs de l’altérité moderne sont nés au XIXè siècle : Frankenstein ou le Prométhée moderne de Shelley, Dracula de Stoker, L’étrange cas du dr. Jekyll et M. Hyde de Stevenson. Le Horla, de Maupassant incarne le monstre indicible. L’île du docteur Moreau de Wells est un exemple de « l’humanimal », entre l’homme et la bête. Les genres fantastiques, de science-fiction et d’horreur, que ce soit en littérature comme au cinéma, bande dessinée ou jeux d’ordinateur ont absorbé le monstre et l’animalité dans des formes classiques et innovatrices, notamment en ce qui concerne le corps. L’animalité reflète le non sens de la vie dans La métamorphose de Kafka. Elle prend parfois le parti de l’ironie et de l’humour dans des formes brèves (Borges et Cortázar, par exemple), dans les fables animalières (Truismes de Darrieussecq, Les grands singes de W. Self) ou dans la réécriture des contes traditionnels (Le cabinet sanglant d’A. Carter). En tant que confrontation à l’autre, les trois enjeux principaux du monstre sont la peur, la mort et le mal. Il peut ainsi être idéalisé, comme dans Les chroniques martiennes de Bradbury ou vu comme ennemi, tels les Grands Anciens de Lovecraft. La mort s’incarne dans des êtres comme les zombies ou les vampires et dans la quête de l’immortalité, à travers l’homme artificiel, que ce soit le golem (Le Golem de Meyrink), le robot (R. U. R. De Čapek), le mutant ou le cyborg. Incarné par Satan, le mal absolu est aujourd’hui représenté par la malignité dans l’homme comme l’exprime L’Orange mécanique de Burgess. Le système monstrueux, évoqué par 1984 d’Orwell, s’est concrétisé dans l’histoire véritable. La bande dessinée Maus d’Art Spiegelman, le démontre. Solaris de S. Lem, dépasse le problème du bien et du mal et pose d’autres questions métaphysiques.