Thèse soutenue

Repenser la sécurité, un impératif de développement pour l'Afrique

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Auteur / Autrice : Makha Camara
Direction : Jacques Aben
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire militaire et études de défense
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Montpellier 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’éclatement de la notion de sécurité amorcé depuis la fin de la seconde guerre mondiale, s’accentue davantage avec la fin de la guerre froide, l’Etat cesse d’être le centre exclusif des enjeux de sécurité à la faveur des doctrines nouvelles sur la sécurité (sécurité humaine et sécurité globale en l’occurrence). En Afrique, la fin de la guerre froide ouvre une ère où se succèdent et s’emboitent plusieurs facteurs qui induisent inéluctablement une révision de la conception et des politiques de sécurité mises en œuvre. La fin de la guerre froide fit perdre à l’Afrique subsaharienne son enjeu stratégique pour l’Occident jusqu’ici engagé dans la lutte planétaire contre le communisme Référence majeure dans ce domaine, la France adopte à partir du début des années quatre vingt dix, une attitude de désengagement qui va en se renforçant à partir de 1994. L’intensité de sa politique de sécurité et de coopération diminue de manière drastique. Mais, le vide laissé par le parapluie français allait renforcer, de la part des pouvoirs africains, un besoin de sécurité qui tend à être comblé par des opérateurs privés de sécurité tant dans le domaine civil que militaire. En outre, la recrudescence des conflits intra étatiques et leur propension à prendre une dimension régionale change la dimension purement étatique des choses. Loin d’être purement sécuritaires, les causes de ces conflits atroces se trouvent dans l’échec des politiques et de la conception du développement en vigueur jusqu’au début des années deux mil. Tous ces facteurs cumulés induisent une révision de la réflexion sur la sécurité. Les nouvelles politiques qui en découlent passent par une réappropriation africaine de la sécurité (elles seront donc d’inspiration africaine et basées sur des instruments africains) à vocation régionale (et non plus seulement étatique) de même que l’assistance étrangère en matière de sécurité doit être canalisée sous la forme multilatérale (et de moins en moins bilatérale en ce qui concerne la gestion des conflits au moins). Mais alors qu’en Occident, l’Etat est de moins en moins le centre de gravité des enjeux de sécurité, en Afrique rien n’est envisageable sans le renforcement institutionnel multidimensionnel de l’Etat seul à même de garantir les meilleures conditions de la sécurité et donc du développement. La nécessaire conception élargie de la sécurité implique une conception du développement qui prenne mieux en compte la situation de la majorité de la population exclue, marginalisée ou dans des conditions de pauvreté extrême.