Thèse soutenue

L’industrialisation du Bas-Dauphiné, le cas du textile (fin XVIIIe siècle à 1914)
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Auteur / Autrice : Jérôme Rojon
Direction : Serge Chassagne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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Dans les dernières années de l’Ancien Régime, la « nébuleuse » toilière du Bas-Dauphiné connaît une forte croissance. Les négociants en toiles de Voiron ont organisé un kaufsystem dans les campagnes. Plus à l’ouest, à Jallieu, des capitaux suisses sont à l’origine de l’industrie cotonnière, d’abord avec la construction d’une manufacture d’impression sur étoffes, en 1787, puis avec celle d’une filature et de trois tissages, sous la Restauration. Mais dès la fin des années 1820, l’industrie textile traverse une crise structurelle profonde. Une nouvelle génération de fabricants lyonnais de soieries disperse ses métiers à tisser manuels en Bas-Dauphiné, soit chez des paysans, soit dans des fabriques. Les Isérois, soumis à une forte pression démographique et à une situation de pauvreté, subsistant grâce une petite propriété à l’ombre d’une noblesse légitimiste omniprésente, acceptent de travailler pour les Lyonnais. Dès le milieu du XIXe siècle, le tissage de soieries a fait la conquête du Bas-Dauphiné. Cette contrée s’engage dans un processus d’industrialisation douce. Les fabricants s’appuient sur de nouveaux intermédiaires, les façonniers, des entrepreneurs dotés d’un savoir-faire technique, et chargés d’exécuter leurs ordres avec des capitaux souvent modestes. À la fin du siècle, les fabricants et les façonniers doivent, néanmoins, concentrer et mécaniser la production pour répondre à la demande. Pour réduire davantage leurs coûts et améliorer leur organisation, ils s’appuient sur une discipline plus forte et sur une main d’œuvre féminine, juvénile et étrangère. Le tissage à façon subsiste largement, car les façonniers ont su utiliser et mettre en valeur leur territoire.