Thèse soutenue

Rôle de la réaction inflammatoire sur les conséquences des crises épileptiques dans le cerveau immature murin

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Auteur / Autrice : Stéphane Auvin
Direction : Louis Vallée
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lille 2

Résumé

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L'épilepsie du lobe temporale est l'épilepsie la plus fréquente à l'age adulte. Elle est fréquemment associée à une modification anatomique : la sclérose hippocampique. Les études épidémiologiques suggèrent que les convulsions fébriles (CF) dans l'enfance puissent être un facteur favorisant l'apparition d'une épilepsie temporale avec sclérose hippocampique. Bien que ces études ne soient pas toutes concordantes, il semble que les CF prolongées puissent plus particulièrement être impliqués. Les mécanismes qui sont responsables de la survenue de CF sont multiples. On pense actuellement que l'association de plusieurs de ces facteurs concoures au CF, sans que la conjonction de ces facteurs soient identique chez chaque sujet. Les facteurs incriminés sont l'immaturité cérébrale, la température corporelle, la réaction inflammatoire, des prédispositions génétiques et peut être certains agents infectieux viraux. Notre hypothèse de travail était que la réaction inflammatoire module les conséquences des crises épileptiques. Nous avons ainsi utilisé deux modèles murins de crises épileptiques. Nous avons d'une part modélisée des crises courtes induites par l'hyperthermie et d'autre part des crises prolongées par des modèles d'état de mal épileptiques chez le raton. MATERIELS ET METHODES : Nous avons utilisé un modèle de crise induite par l'hyperthermie chez des ratons de 11 et 16 jours et un modèle d'état de mal épileptique (EME) (lithium-pilocarpine) chez des ratons de 7 et 14 jours. Pour le modèle de crise hyperthermique, les crises étaient induites par une lampe chauffante. Une fois la crise commencée, la température corporelle était maintenue pour une durée de 5 minutes. Pour le modèle lithium-pilocarpine, les ratons recevaient 3mEq/kg s. C. De ClLi 16 à 20 h avant l'induction de l'EME par 100 mg/kg s. C. De pilocarpine à P7 et 60 mg/kg s. C. De pilocarpine à P14. Dans ces modèles, une réaction inflammatoire était induite par une injection de lipopolysaccharide (LPS) i. P. 2 heures avant l'induction de l'événement épileptique. Les rats étaient sacrifiés à 24 heures, les hippocampes étaient étudies sur des coupes de 8 microns. La coloration par Hematoxiline-Eosine lue en fluorescence permettait d'établir un compte des neurones éosinophilies, marqueur de mort neuronale. D'autres marqueurs de mort neuronales étaient utilisés pour confirmer ces lésions cellulaires : Fluorojade-B et TUNEL. Un seuil au pentylenetetrazol s'était réalisé à 30 jours de la crise hyperthermique pour les animaux concernés. RESULTATS : La présence d'une réaction inflammatoire n'induit pas de souffrance cellulaire dans le modèle des crises hyperthermiques alors qu'une augmentation du nombre de mort cellulaire est notée dans le modèle lithium pilocarpine. L'injection de LPS seule n'induisait pas de mort cellulaire. Dans le modèle lithium pilocarpine, la durée de l'état de mal et la température corporelle n'expliquait pas les différences observées. Dans le modèle hyperthermique, le seuil au pentylenetetrazol suggère qu'une réaction inflammatoire associe à une crise courte est responsable d'une modification prolongée de l'excitabilité cérébrale. L'évaluation au long terme après état de mal épileptique est en cours. CONCLUSION : Il semble donc que la réaction inflammatoire concomitante est un phénomène épileptique modifie les conséquences sur le cerveau immature. On notera d'une part une augmentation des morts cellulaires lors de l'EME et d'autre part une modification de l'excitabilité cérébrale au long terme avec le modèle de crise courte hyperthermique. La réaction inflammatoire influence les conséquences des phénomènes épileptiques sur le cerveau immature.