Thèse soutenue

Les exilés d'Outre-Monde : Représentation idéalisée de l'amant dans l'imaginaire féminin : Etude contrastive entre les Lais de Marie de France et le Genji Monogatari de Murasaki Shikibu
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Auteur / Autrice : Stéphanie Bruno-Meylan
Direction : Philippe Walter
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015)

Résumé

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Les Lais de Marie de France datent du XIIe siècle et présentent la particularité alors inédite d'avoir pour auteur une femme. Le Genji Monogatari de Murasaki Shikibu (une femme également), écrit au Xe siècle au Japon de Heian-kyô (la période où la Cour impériale était implantée dans la "Capitale de la paix", Kyoto) fait aussi figure d'exception dans un paysage scriptural majoritairement masculin, et pour une oeuvre d'une telle ampleur. Cette étude propose une approche contrastive et mythocritique mettant en regard ces deux oeuvres afin d'observer la représentation par l'imaginaire féminin de l'amour et de l'Autre. Elle cherche également à distinguer, parmi les motifs communs aux deux textes, ceux qui relèvent d'une universalité (contextuelle) de ceux qui révèlent une commune origine eurasiatique. La notion d'amour courtois, quoique d'essence occidentale, est applicable à l'éthique amoureuse déployée dans le Genji Monogatari dans une acception élargie et centrée sur la codification et le raffinement du comportement amoureux décrits dans la littérature. Il s'agit de plus d'observer les articulations de récits archétypiques eurasiatiques, tels que celui de la femme-cygne au bain et de son pendant masculin les hommes-animaux (autour ou serpent). Ces derniers se comportent également comme des revenants allant et venant, selon les cycles lunaires et agraires donc saisonniers, de l'Autre Monde au monde humain. Finalement, cet imaginaire féminin s'articulerait autour de ces figures d'exilés et d'une écriture en exil et sur l'exil, manifestant son intrinsèque marginalité.