Thèse de doctorat en Biologie des organismes et populations
Sous la direction de Arnaud Estoup.
Soutenue en 2007
à École nationale supérieure agronomique (Montpellier ; 1960-2006) .
Les invasions biologiques représentent l’un des composants majeurs du changement global en cours. Pourtant, notre connaissance des processus évolutifs et écologiques liés aux invasions biologiques reste encore limitée. Cette thèse a pour objectif d’améliorer notre connaissance sur ces processus au travers de l’étude d’une fourmi envahissante, Wasmannia auropunctata. Dans ce but, nous avons étudié les caractéristiques génétiques et comportementales de différentes populations de l’aire native ou introduite et les propriétés de leur habitat, et conduit des études expérimentales en milieu contrôlé. Nos résultats mettent en évidence un polymorphisme du système de reproduction (clonal/sexué) chez W. Auropunctata. Contrairement aux attendus issus de la littérature, le caractère envahissant de certaines populations émerge dans l’aire native de l’espèce, et ne s’explique ni par leur système de reproduction, ni par leur organisation sociale, mais plutôt par une modification des milieux liée à l’activité humaine. Le système de reproduction clonal semble néanmoins jouer un rôle indirect dans le succès envahissant de l’espèce en maintenant des combinaisons de gènes permettant d’occuper les habitats anthropisés. Une expérience en conditions contrôlées confirme que les ouvrières des nids clonaux sont plus tolérantes que les ouvrières des nids sexués aux conditions abiotiques chaudes et sèches observées dans les zones anthropisées de l’aire native. Notre étude souligne l’importance des processus éco-évolutifs ayant lieu au sein de l’aire native des espèces envahissantes, le rôle majeur de l’homme dans ces processus, et le potentiel adaptatif de la reproduction clonale.
Evolutionary biology of an unusually reproducing invasive ant, Wasmannia auropunctata
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