Thèse soutenue

Multiplication du palmier dattier (Phoenix dactylifera L. ) par embryogenèse somatique in vitro : étude génotypique, histo-cytologique et physiologique de l’initiation de la callogenèse sous l’effet du 2,4-D

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Auteur / Autrice : Badara Gueye
Direction : Jean-Luc Verdeil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ?
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : École nationale supérieure agronomique (Montpellier ; 1960-2006)

Résumé

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La propagation du palmier dattier dans les pays Sahéliens, comme le Sénégal, revêt une importance capitale du point de vue écologique et socio-économique. Les méthodes traditionnelles de renouvellement et d'extension des palmeraies (par semis ou par plantation de rejets de souches) se heurtent à des obstacles biologiques ou socio-ethniques. Le clonage in vitro du palmier dattier, par embryogenèse somatique, est reconnu comme étant un moyen rapide et efficace pour la multiplication de variétés stables depuis les années 80. A l'image des autres monocotylédones, la multiplication du palmier dattier par cette méthode débute par une étape de callogenèse à partir d'explants foliaires, sous l'effet du 2,4-D. Seulement, la production de cals est une étape limitante chez plusieurs génotypes d'intérêt. La compréhension de l'étape de la callogenèse mérite alors des études poussées afin de pouvoir s'affranchir de cet obstacle. L'objectif de ces travaux est de mettre en évidence l'effet génotypique sur la callogenèse et de caractériser les mécanismes histo-cytologiques et physiologiques impliqués dans l'initiation des cals. La production de cals à partir d'explants de feuilles immatures est régie par un certain nombre de composantes. Les résultats obtenus sur la capacité à produire des cals chez plusieurs génotypes de palmier dattier de l'Adrar mauritanien ont montré que le cultivar est la première composante qui détermine la capacité à produire des cals. L'initiation de ce processus de callogenèse est également influencée par la composante tissulaire. En effet, nos résultats ont montré que les tissus foliaires callogènes sont caractérisés par un état de différenciation intermédiaire entre les parties indifférenciées et celles plus matures. La plus grande teneur d'AIA endogène des tissus aptes à la callogenèse souligne que la composante physiologique est également déterminante. Le type cellulaire apparaît également comme une composante essentielle à l'initiation de la callogenèse. L'étude comparée de la cinétique d'initiation de la callogenèse et celle de la rhizogenèse sous l'effet du 2,4-D et/ou de l'ANA a été effectuée. Dans les tissus foliaires compétents, seules les cellules du parenchyme intrafasciculaire (PIF) et celles périvasculaires sont capables de se réactiver sous l'effet du stimulus auxinique pour donner naissance aux cals ou aux racines. La phase de réactivation des cellules est commune à la callogenèse et à la rhizogenèse. L'orientation des cellules réactivées vers l'une ou l'autre voie du développement n'a été observée qu'après 12 jours de culture, en fonction de la nature et de la dose d'auxine. L'étude de la localisation de l'épitope du 2,4-D, par des méthodes immunologiques, suggère que les territoires cellulaires réactivés sont les cibles privilégiées du 2,4-D. De plus, l'effet défavorable des inhibiteurs de transport d'auxine sur la callogenèse montre que le transport du 2,4-D dans les tissus foliaires est lié au flux polarisé des auxines. Ces résultats pourront être complétés par des études moléculaires et épigénétiques sur l'initiation de la callogenèse. L'intégration de l'ensemble de ces résultats permettra, à terme, de maîtriser cette étape-clé du processus de clonage in vitro du palmier dattier. La multiplication, à grande échelle, des variétés adaptées, pourra alors être envisagée pour le développement de la phoeniciculture en zone sahélienne.