Thèse de doctorat en Lettres classiques
Sous la direction de Marie-Christine Leclerc.
Soutenue en 2006
à Toulouse 2 .
Le travail situe les origines de la philosophie dans la réflexion archaïque sur la parole. Moyennant l'ars poetica des proèmes héroïques, la poésie-philosophie de Parménide transforme l'epos en ontopoétique. Les résultats : I. Que les origines de la pensée et de la parole sont - chez Parménide - la non-pensée et la non-parole. « EST « signifie « état sans sujet » : état d'union de la pensée dans l'être, que la mystique thématise comme mort ; II. Que la « connaissance » est une descente aux Enfers, et sa reconnaissance la raison occidentale. No(s)os = nostos, pensée = retour : la nouvelle Muse de l'ontopoète est Perséphone ; III. Que la philosophie semble bien débuter en guise de commentaire abstrait à un sacrifice humain: dans le cas éléate, de la « korè » Hyélè, rebaptisée « Vérité » dans l'ouvrage abstrait de leur législateur. Le recours alternatif aux traditions hébraïque et chrétienne est invoqué, en conclusion, comme une solution possible aux apories de l'ontologie violente.
Parmenides' Journey
In the world of the poets, absolute knowledge equals absolute word. As a result, the poet-philosopher concentrates its efforts on the word «be». Meaning of being is the unity between thought and being: « is » means-to Parmenides-a «state without subject». To achieve this state-and to get aware of it-the hero undertakes a journey to the underworld doubled by a return into the world of the living. No(s)os = nostos: thought = return. Muse of ontopoetics is Persephone: learning from this deity equals to be 'sacrificed' like her living double, Kore. The so called mystic experience is revealed in ontology as the abstract repetition of a human sacrifice. The foundation of philosophy is an abstract commentary to the murder of a « virgin »: Kore-Persephone or Aletheie-Hyele. She is both the dead « maiden » providing her identity to the male community, whose lawgiver was Parmenides, and the sublimated « Truth » whose « tremorless heart » becomes the stone of the philosophical quest. In conclusion, the Hebrew and Christian traditions are invoked as a possible alternative to the contradictions of violent ontology.