Communautés d'itinérance et savoir-circuler des transmigrant-e-s au Maghreb

Sociology of the transmigrants in Maghreb: making communities while on the move

• Auteur / Autrice : Claire Escoffier
• Direction : Alain Tarrius
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie et sciences sociales
• Date : Soutenance en 2006
• Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

Mots clés contrôlés

Afrique du Nord

Réseaux sociaux

Immigrés clandestins

Identité collective

Transnationalisme

Résumé

"Les pays du Maghreb sont devenus des pays de transit pour les transmigrant-e-s originaires d'Afrique sub-saharienne se dirigeant vers l'espace Schengen. Notre recherche examine les types de rapports que ces individu-e-s entretiennent avec l'espace traversé. De la recherche empirique a émergé la notion de " communautés d'itinérance " constituées d'hommes et de femmes - liés par des liens de connivence, de complicité et de sociation - qui en partageant une expérience commune, se reconnaissent subjectivement en un espace-temps donné en tant que membres d'une communauté. Cette forme transnationale de la communauté - éphémère mais stable au-delà des passages de ses membres - permet des systèmes d'appartenances multiples qui font réseau international, alliance, franchissement des frontières interdites et contournements des accords internationaux. Si les appartenances nationales ou linguistiques permettent le regroupement initial, facilitent l'ajustement social temporaire et le passage, elles laissent l'individu libre de s'affilier à de nouveaux groupes, de développer ses propres réseaux qui deviennent la matière première à association et à production de liens originaux. L'étude a montré comment les femmes organisent, canalisent et invisibilisent le mouvement et la manière dont l'ordre des hiérarchies familiales s'inverse en transmigration. "

North-African countries have become transit countries for migrants coming from sub-Saharan Africa en route to Europe. Our research examines the type of relationship that these persons create with the territory that they cross. From empirical research has emerged the notion of “making communities while on the move”. The members of these communities are tied by links of connivance, complicity and sociation. Meanwhile, they recognise themselves in a given space-time as members of a community. This transnational form of a community - ephemeral but stable despite the turn over of its members- allows multiple systems of memberships, the making of international networks, the crossing of forbidden borders and the by-passing of international agreements. While national, linguistic, cultural identities induce the gathering, facilitate temporary social adjustment as well as passage, they leave the individuals free to join new groups, to develop their own networks that become matter to association and production of ties of a new type. The study has also shown how women, thanks to their motherly capacities, make mobility invisible and how the family hierarchical order can be transformed during transmigration.